La volonté de François Hollande reste (encore) ferme : la France sera dotée d'une grande école du numérique
François Hollande tenait hier à l’Elysée sa cinquième conférence de presse depuis le début de son quinquennat. Un exercice potentiellement glissant mais apprécié et maîtrisé par le Président de la République, qui profite en outre d’un spectaculaire rebond dans les sondages. Le numérique et l’enseignement sont une nouvelle fois revenus dans les propos de François Hollande, a priori toujours aussi désireux d’implémenter cet audacieux projet de réforme.
L’enseignement du numérique de l’élémentaire à la Terminale
Sur la jeunesse et l’enseignement, l’ombre douloureuse des attentats parisiens de janvier planait visiblement sur les déclarations de François Hollande. Outre un nouveau « contrat de service civique » pour les jeunes et l’extension du « service militaire adapté » à la métropole, le Président français a martelé une nouvelle fois son désir de diffuser le numérique dans l’enseignement : « le numérique sera enseigné de l’élémentaire jusqu’à la Terminale, avec des diplômes correspondants. Un plan sera présenté très prochainement, une large concertation a été ouverte, les décisions seront prises au mois de mai. »
La concertation sur le numérique a effectivement débuté le 21 janvier dernier, pour débattre sur les meilleurs manières de procéder au renouvellement des pratiques pédagogiques. Celles-ci seront annoncées par le conseil supérieur des programmes au mois de mai, selon les déclarations de François Hollande, et devraient inspirer le gouvernement dans ses réformes.
Un élargissement du numérique à la formation et à l’emploi
De façon plus originale, le Président de la République a dépassé le cadre spécifiquement scolaire pour aborder la question de la formation au numérique : " Une grande école du numérique sera créée, elle sera chargée de diffuser ses formations partout sur le territoire en plus de ce qui va être fait dans le cadre de l’enseignement ". Une formule quelque peu obscure, qui pourrait cependant potentiellement signifier la création d’emplois liés au numérique.
Excepté cette dernière précision, l’annonce d’un « grand plan numérique » commence à devenir un serpentin de mer depuis septembre 2014 (le thème du numérique à l’école étant quant à lui un monstre reptilien préhistorique depuis trente ans), avec pas moins de six annonces consécutives depuis la rentrée. Si la précision du projet s’affine lentement mais sûrement, le contenu réel devra attendre le printemps prochain, et la concrétisation l’horizon 2016, si tout se passe comme prévu.
C’est indiscutable, la volonté et le désir sont là, avec une accumulation d’annonces quasi redondantes depuis six mois. Relancée avec les attentats de janvier et les dérives inquiétantes autour de l’information et des réseaux sociaux, la formation au numérique reste toujours un objectif d’une brûlante nécessité. Il ne reste plus qu’à y croire.