[e-learning] L’e-learning en Afrique : 15% de croissance moyenne annuelle

Le continent africain surprend, fascine et aussi attire l’intérêt en matière de développement économique. De fait, avec des croissances annuelles autrement plus impressionnantes que la zone euro, l’Afrique semble constituer un pari alléchant sur l’avenir. L’e-learning profite lui aussi de ce dynamisme, doublé d’un puissant désir de développement de l’éducation nationale, qui se heurte toujours à de nombreux et puissants problèmes.

Croissance économique et investissements étrangers dans les TICE

La croissance économique du continent africain était de 3,7% en 2015, de quoi faire de l’ombre à la zone euro (1,6%). Pour 2016, un rapport de l’ONU anticipe une croissance économique de l’Afrique encore plus importante, à hauteur de 4,4%, grâce à la hausse des investissements publics et de la demande intérieure. Le marché de l’e-learning africain suit cette tendance dynamique : de 333 millions de dollars de chiffre d’affaire en 2013, les bénéfices devraient grimper à 512 millions de dollars en 2016. Soit une progression annuelle moyenne de 15,2%.

Face à cet engouement africain pour l’e-learning, les investissement étrangers affluent depuis plusieurs années, aussi bien de la part d’organisations publiques comme l’UNESCO que de sociétés privées. La société irlandaise Digital Skills Academy, spécialisée dans les solutions digitales d’éducation, s’est ainsi récemment lancée dans un programme de formation aux TICE à Johannesburg. Au Kenya, l’entreprise sud-africaine MultiChoice et le géant américain des processeurs Interl Corporation ont massivement investi dans des programmes d’enseignement e-learning.

L’e-learning comme remède aux problèmes de l’éducation africaine ?

Le puissant intérêt des pays africains en faveur de l’e-learning est la conséquence des sérieux problèmes rencontrés par le continent en matière d’éducation. La faiblesse édifiante des infrastructures et des moyens pédagogiques, le manque de professeurs et les énormes contraintes géographiques représentent de puissantes obstacles pour le développement de l’éducation. La très faible pénétration d’internet en Afrique relève d’un autre sérieux problème. En 2012, seulement 15,6% du continent était connecté. Depuis les progrès ont cependant été rapides, puisqu’en 2015 près d’un Africain sur trois disposait d’un accès au web.

Cette amélioration de la pénétration d’internet devrait logiquement favoriser la progression de l’e-learning, en solutionnant tout ou en partie des problèmes éducatifs évoqués plus haut. C’est en tout cas ce qu’estimait le rapport e-Learning Africa en 2014, avec 74% des professionnels des technologies de l’éducation s’estimant « optimistes sur le futur de l’e-learning en Afrique ».

Souvent considéré comme un futur eldorado économique, le continent africain reste toutefois soumis à ses nombreuses diversités entre pays, et aux risques et incertitudes inhérents à cette vaste partie du monde (conflits, terrorismes, épidémies).