[Collège] Les élèves français et les mathématiques : de pire en pire

Publié le 18/05/2015 à 15:07
[Collège] Les élèves français et les mathématiques : de pire en pire

Les jeunes français ne brillent pas en mathématiques : loin d’être une légende, le constat est implacablement acté par les études internes et internationales, qui se suivent et s’acharnent. La dernière en date, une évaluation nationale, ne risque pas de changer la donne, confirmant voire aggravant le sombre tableau du niveau général des jeunes Français, avec en outre des différences selon les niveaux sociaux de plus en plus marquées.

 

 

De l’éducation au collège: pour qui sonne le glas

 

Les élèves français ne sont pas spécialement les meilleurs du monde pour jongler avec les chiffres, ni pour s’exprimer dans les langues étrangères, ni même d’ailleurs pour maîtriser leur propre langue. Un constat sévère, régulièrement et sèchement matraqué par le très sérieux programme PISA, chargé d’établir les performances scolaires nationales. Aux dernières estimations de 2013, la France errait ainsi à d’obscures 21ème et 25ème positions mondiales en lecture et mathématiques.

 

Et les choses ne semblent pas prêtes de s’améliorer, selon une étude du Cedre rendue publique hier par le Parisien. Un échantillon représentatif de 8 000 collégiens de 3ème a été évalué en 2014 ; les résultats ont été comparés avec une précédente étude datant de 2008. Une nouvelle fois, le constat est abrupt : loin de progresser, le niveau général des jeunes français se dégrade, tout en masquant d’inquiétantes disparités sociales.

 

 

Le niveau général des élèves en baisse, des différences sociales aggravées

 

Depuis 2008, le niveau général des collégiens est en forte baisse. Si le petit groupe des très bons élèves reste table (9%), les bons élèves passent de 18,6% à 15,3%. Le groupe imposant des élèves de faible à très faible niveau passe en revanche de 15 à 19,5%. Ainsi, pour les collégiens de 3ème, un élève sur cinq n’est de justesse capable de traiter qu’un problème de mathématiques de niveau CM2.

 

Une source d’inquiétude particulièrement douloureuse concerne les écarts entre les niveaux sociaux (selon les professions des parents). Le résultat de l’étude n’est guère  républicain : le collège français est à même faire réussir les bons élèves et les élèves les plus favorisés, tout en abandonnant lentement mais surement les jeunes français les moins bons et les moins chanceux socialement.

           

 

La nouvelle étude du Cedre n’a rien de surprenant, ne confirmant que les observations du PISA, ainsi qu’une récente enquête du ministère de l’Éducation nationale : deux collégiens sur trois n’avaient pas eu la moyenne en maths lors du brevet 2014. Même si la nouvelle réforme du collège déclenche (comme toujours) les passions, à la décharge du gouvernement, peut-être vaut-il mieux tenter quelque chose, plutôt que de ne rien faire et sombrer un peu plus chaque année. 


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