[Collège] Grand plan numérique, premiers résultats et objectifs
Dans une interview accordée à l’Express, madame Najat Vallaud-Belkacem s’est félicitée de la première année expérimentale du Grand plan numérique pour l’école, qui entrera dans son application générale à la rentrée 2016. Près de 170 millions d’euros devraient être consacrés cette année à la numérisation de l’Éducation nationale.
Fournir le matériel et prodiguer la formation correspondante
La Ministre de l’Éducation nationale a dressé un bilan de la phase exploratoire du Grand plan numérique, lancée à la précédente rentrée de 2015. D’ores et déjà 1 700 collèges et 1 400 écoles ont bénéficié de matériels de haute-technologie, incluant les fameuses tablettes, parfois critiquées comme possédant un intérêt limité. Les établissements sont toutefois libres d’opter pour leur propre matériel, incluant les ordinateurs portables, jusqu’ici très peu demandés.
Sur la question délicate de la formation du personnel enseignant, souvent jugée comme responsable de l’échec des précédents plans de réforme, madame Vallaud-Belkacem a rappelé les trois jours de formation au numérique obligatoirement dispensés aux enseignants. La tâche n’est cependant pas forcément évidente face aux plus hésitants, comme le reconnait à demi-mots la ministre : « Il faut éclairer les enseignants sur les bénéfices possibles des outils numériques, et beaucoup de recherches et d'expériences de terrain peuvent nous y aider ».
Une option informatique au CAPES de mathématiques
Pour la rentrée 2016, qui doit voir la mise en application concrète du plan, 85 millions d’euros sont alloués au matériel technologique, 40 millions sur les ressources pédagogiques, 24 millions sur la formation et 30 millions sur les projets innovants de recherche du potentiel éducatif du numérique. La démocratisation du numérique devrait avoir à court terme des conséquences sur les manuels et les cartables des élèves. Selon la ministre, si les manuels n’ont pas vocation à disparaitre, ils possèderont un rôle moins déterminant et pourront rester à l’école, allégeant d’autant plus les cartables.
Pour faire face au problème récurrent, si ce n’est alarmant, des mauvais résultats des élèves français en maths – et aussi au manque de professeurs, la ministre a par ailleurs confirmé la mise en place d’une option informatique au CAPES de mathématiques, afin de rendre plus attractive une discipline plutôt mal perçue ou redoutée. Cette nouvelle option informatique est ainsi destinée à prodiguer une « culture numérique » censée être davantage motivante.
En 2017 le Grand plan numérique devrait poursuivre sa montée en puissance, avec pas moins de 500 millions d’euros de budget. Une manière de rattraper le net retard accumulé par la France sur de nombreux autres pays européens, et, selon, la ministre de l’Éducation nationale, d’éviter les erreurs commises par les voisins : "Le retard français dans l'école numérique a été utile".
