[BAC] BAC 2016, des records sans surprise
Sans grande surprise, le taux de réussite au BAC 2016 est excellent : 88,5% d’admis. C’est même un record historique, qui enterre le précédent datant seulement de 2014 (87,9%). De quoi satisfaire l’objectif affiché du ministère de l’Éducation nationale d’augmenter le taux de réussite par génération, mais aussi de soulever des questions. En 1968, le BAC avait été considéré comme donné, avec pourtant « seulement » 81,3% de réussite.
Un taux de réussite historique au BAC
Selon les chiffres officiels indiqués par le ministère de l’Éducation nationale, avec 632 700 nouveaux bacheliers sur 715 200 prétendants au titre, la cession du BAC 2016 balaie tous les records. Le BAC général s’octroie les meilleurs taux de réussite, avec 91,6% pour la série scientifique, 91,2% pour le BAC littéraire et 91,1% pour la série ES. Le taux de réussite global au BAC général (91,4%) est stable par rapport à 2015 (91,5%), tout comme pour les séries technologiques (90,7% contre 90,6% en 2015).
Pour les séries professionnelles, les résultats sont un peu moins spectaculaires, avec « seulement » 82,2% de réussite, soit tout de même une progression marquée par rapport à l’année dernière (80,3%). Au total, dans une génération le pourcentage de réussite s’élève cette année à 78,6%, dont 40,4% de bacheliers généraux, 15,7% de bacheliers technologiques et 22,5% de bacheliers professionnels.
Une démocratisation assumée du BAC
Ces chiffres impressionnants traduisent l’augmentation quasi constante de la réussite au BAC depuis les années 1990, et sa démocratisation. En 1995, le taux de réussite total était de 74,9%, contre 67,2% dix ans plus tôt et 63,9% en 1980, et 49,8% en 1966. Certes, dans les années 60 le nombre de candidats était bien plus faible, avec seulement 80 000 postulants en 1960 contre plus de 700 000 en 2016. Le BAC disposait à cette époque d’une image élitiste, nécessaire pour aspirer aux plus hautes fonctions.
Seule entorse à ces résultats relativement modérés, l’année 1968. Touchée de plein fouet par les manifestations du mois de mai, la préparation du BAC est très sérieusement menacée, au point de songer à l’annulation pure et simple des épreuves. Une solution étriquée est finalement convenue en n’organisant uniquement que des oraux. Les professeurs, souvent sympathisants des mouvements sociaux, se montrent assez bienveillants, avec un taux de réussite final inédit de 81,3%, qui suscite, à l’époque, des tollés sarcastiques.
Si le BAC est depuis plusieurs années désacralisé, les mentions sont elles-mêmes entrées dans une certaine forme de banalité. La cession 2016 dispose ainsi d’un autre record, celui du nombre de mentions : 48,2% des bacheliers ont obtenu au moins 12, et jusqu’à… 21,22 sur 20 pour la meilleure bachelière. A ce rythme de progression, il sera bientôt anormal de ne pas avoir de mention.