Quels effets du confinement sur l’éducation?
Le Sénat vient de confier à une mission d’information l’étude des effets des deux confinements, notamment sur l’éducation, dont les premiers retours ont déjà montré l’aggravation de la fracture entre les meilleurs élèves et les autres. La fermeture des écoles, acquise au début de la crise sanitaire, fait désormais partie du pire scénario possible.
Évaluer les dégâts du confinement dans l’éducation
Au fait c’est quoi une mission d’information? Portées par les commissions permanentes du Sénat, celles-ci peuvent constituer une délégation chargée d’étudier un problème au niveau national, ou à l’étranger. L’une d’elle est la “Mission commune d’information pour évaluer les effets des mesures prises ou envisagées en matière de confinement ou de restrictions d’activités”, dont le programme a été établi le jeudi 4 février, incluant notamment l’évaluation des impacts sur la culture, l’éducation et la jeunesse. Son président, Bernard Jomier (Parti socialiste), a déclaré que “tant qu’une stratégie d’éradication du virus ne sera pas applicable, nous devons collectivement réfléchir à mieux adapter notre stratégie sanitaire aux différents secteurs d’activité“. L’objectif de la commission est ainsi de faire le point sur les effets du confinement dans l’éducation, et de prononcer des recommandations sur l’adaptation des restriction d’activité, applicables en particulier au secteur éducatif.
Certains effets des deux confinements ont déjà fait l’objet d’une synthèse de la part du ministère de l’Éducation nationale. De manière assez logique, les élèves ayant le plus travaillé à domicile se trouvaient être, selon l’avis des parents, de très bons élèves, en particulier issus des milieux les plus favorisés, les plus équipés en solutions digitales. À l’inverse, les élèves les moins favorisés ont facilement décroché, dans des milieux peu favorables à la concentration et à la motivation. En primaire d’importantes baisses de niveaux ont été observées, notamment dans le passage crucial entre le CP et le CE1, avec de vastes manques en lecture et en écriture. C’est l’un des grands effets néfastes des confinements : l’aggravation du fossé entre les origines sociales, déjà important avant la pandémie.