Les MOOC : vers l'âge de maturité ?
Le phénomène des MOOC semblait depuis 2012 susciter une révolution mondiale, dans les milieux universitaires, avec un très fort développement de cours gratuits en vidéos. Après son impact fulgurant sur la presse papier et la musique, le cyclone virtuel paraissait être en mesure de dépoussiérer les formats classiques de l’enseignement supérieur. Deux ans plus tard, le bilan s’avère beaucoup plus contrasté.
Succès exponentiel des MOOC depuis 2012
Lancés à l’assaut de la toile au début des années 2000, les MOOC et leurs plateformes associées n’ont réellement connu le succès qu’à partir de 2012. Depuis, le nombre de ces outils de formation virtuelle n’a cessé de croître. Selon une récente étude d’Open Education Europa, en ces premiers jours de septembre plus de 3 000 MOOC sont recensés à travers le monde, contre « seulement » 2 000 au mois de mars précédent. Un quart de ces MOOC provient de plateformes européennes. En France, où le phénomène n’a débuté sa (forte) croissance que depuis l’année 2013, le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche soutient activement le développement des MOOC par des investissements massifs.
Mythes et réalités des MOOC
Derrière les courbes de croissances glorieuses se cache un bilan plus nuancé. Le journal Les Echos pointe les principales critiques à l’encontre des MOOC : un coût technologique élevé et non compensé par la publicité ou les abonnements, ainsi qu’un relatif désintérêt de la part des plus jeunes étudiants. La solution semble donc pour les universités et les Grandes écoles d’adapter rationnellement et progressivement l’usage des MOOC, en fonction des objectifs visés et accessibles. Les MOOC sont ainsi davantage perçus comme des vitrines publicitaires et des compléments d’éducation, avec pour cible prioritaire un public d’adultes diplômés et en activité professionnelle, beaucoup plus réceptif à cet outil d’apprentissage.
Le mythe d’une université entièrement virtuelle n’est ainsi, pour l’heure, qu’un thème de science-fiction. Sans éclipser l’enseignement académique, le succès des MOOC s’avère pour autant bien réel, poursuivant un développement de mieux à mieux adapté à son public.