Hollande, l'enseignement numérique et des promesses

Publié le 10/09/2014 à 11:14
Hollande, l'enseignement numérique et des promesses

A l’occasion d'un déplacement au collège Louise-Michel à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, François Hollande annonçait la semaine dernière un « grand plan numérique pour l’école de la République ». Une démarche certes salutaire, qui néanmoins porte en filigrane la marque du retard persistant de la France en matière d’enseignement numérique, et les efforts peu concluants des précédents gouvernements.

 

Un grand plan numérique pour la France

 

L’annonce d’un nouveau grand plan numérique pour les écoles françaises est passée quelque peu inaperçue, au milieu des désagréments publics et privés touchant le président de la République et également la nouvelle ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem. Ce plan s’annonce pourtant comme un effort louable destiné à former les enseignants à l’univers numérique et assurer la disponibilité au niveau national du haut débit. François Hollande déclare percevoir la présence du numérique à l’école comme une « ambition nationale », destinée à « lutter contre les inégalités ». Les efforts du président français sont certains depuis son arrivée à l’Elysée, dans la vision des objectifs définie par la Commission européenne avec le (très) ambitieux programme eEurope, censé faire entrer l’école dans l’ère numérique à l’horizon 2020. Le lancement de la plate-forme en ligne France Université Numérique à la fin de l’année 2013 s’est inscrit dans cette optique, avec à la clé des investissements de plusieurs millions d’euros dans les MOOC. 

 

La France en retard dans l'enseignement numérique

 

Ces diverses initiatives ne sauraient cependant masquer plusieurs sombres constats sur l’enseignement français et le numérique. L’annonce de plans numériques pour l’école n’est pas nouvelle, véritable serpent de mer agité depuis le début des années 2000 par les gouvernements successifs.  Les chiffres dévoilés par le Nouvel Observateur confirment la lenteur en matière d’évolution numérique. Moins du quart des classes françaises est ainsi équipée en TNI (tableau numérique interactif), et un seul ordinateur est disponible pour neuf élèves. La disparité de moyens entre établissements reste très forte, avec également l’habituel fossé entre zones urbaines et rurales. Résistance au tout-numérique, attachement historique au modèle d’enseignement traditionnel, crise économique : autant d’éléments potentiels pour expliquer ce manque de résultats. La France reste ainsi en retard au niveau européen, très éloignée des Etats-Unis et littéralement à des années du Japon, où l’option d’un professeur-robot n’a plus rien d’une plaisanterie.

Si les intentions et les efforts du gouvernement apparaissent sincères et enthousiastes en faveur de l’enseignement numérique en France, les précédents effets d’annonces spectaculaires mais peu convaincants laissent planer quelques doutes sur un passage à la vitesse supérieure. D’autant plus que la lenteur d’évolution vers le numérique reste un problème endémique à la France : le « grand plan numérique pour l’Ecole de la République » est ainsi annoncé au mieux pour… 2016.

 


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