[Formation] Le blended learning plébiscité par les entreprises, les MOOCs boudés
Les tendances sur le marché de la formation tout au long de l’année 2015 ont été analysées et synthétisées dans un livre blanc récemment publié par e-doceo et l’ISTF. Si le blended learning poursuit toujours efficacement son ascension dans les processus de formation, les MOOCs, si souvent cités en exemple dans les médias et désormais très présents dans l’enseignement supérieur, sont pratiquement absents dans les entreprises.
Le blended learning en vogue dans la formation professionnelle
D’après le livre blanc de l’ISTF et d’e-doceo, qui s’appuie sur un panel de 400 entreprises, le blended learning (associant la formation à distance et en présentiel) est désormais intégré par 53% des structures interrogées. Un chiffre qui masque toutefois de profondes disparités selon la taille des entreprises et le secteur d’activité. Ainsi les plus importantes sociétés (+ de 5 000 collaborateurs) ont intégré le blended learning à 80%, contre 65% pour les entreprises avec moins de 5 000 salariés, et seulement 40 % pour les petites entreprises de moins de 250 salariés.
Le blended learning et largement plébiscité dans les entreprises privées, dont 65% l’utilisent totalement ou en partie, contre 30% d’entre elles faisant appel uniquement au présentiel. Dans le secteur privé, la comparaison s’établit à 45% contre 42%. L’e-learning, la formation entièrement à distance, est en revanche très peu courante dans le secteur privé (seulement 5% des entreprises interrogées, et peu développée dans public (12%).
Les MOOCs encore largement boudés par les entreprises
Si les MOOCs semblent avoir solidement conquis l’enseignement supérieur français depuis maintenant plusieurs années, le constat est loin d’être le même pour la formation professionnelle. Très présents dans les médias et souvent mis en avant dans les conférences et salons dédiées à l’innovation dans formation professionnelle, ces outils numériques en sont dans les faits quasiment absents. Ainsi, bien que connu voire testé individuellement par les salariés des entreprises interrogées, seulement 2% d’entre elles utilisent en effet des MOOCs dans leurs offres de formation.
Encore plus marquant, la grande majorité des salariés n’ont pas une idée précise de la notion de MOOC, souvent réduit à une simple vidéo en ligne, près du quart ignorant même son existence (21%). Outre la défiance envers le digital learning encore bien présente, l’un des principaux freins aux MOOCs est sa dimension de masse, supposée contraire au nombre limité des salariés de la grande majorité des entreprises françaises. La création de continus qualitatifs, exigeant un certain niveau de compétences, constitue de même un obstacle souvent jugé trop important.
C’est indiscutable, le digital learning progresse dans la formation professionnelle française, sur le modèle beaucoup plus avancé de ses voisins espagnols, allemands ou britanniques. Une progression cependant encore lente, qui butte encore massivement contre la fracture digitale entre les grandes entreprises et les PME.