[e-learning] Les adolescents des pays d’Europe du Nord les plus favorisés pour l’auto-éducation en ligne
Une récente étude de l’OCDE pointe du doigt les profondes différences d’utilisation d’internet à la maison de la part des adolescents suivant leur pays d’origine. Les nations les plus riches seraient ainsi plus propices à l’auto-éducation en ligne pour leurs enfants, ceux des pays les moins favorisés s’adonnant plus volontiers aux jeux en ligne et aux réseaux sociaux.
Les niveaux de richesse économique, encore facteurs d’inégalité
L’étude de l’OCDE est fondée sur un échantillon de plus de 40 pays, en Europe, Asie et Amérique du Sud. Si le niveau de richesse économique n’influe pas sur le temps passé sur internet (globalement comparable selon les pays) par les adolescents, il impacte en revanche décisivement la manière de l’utiliser. Les adolescents des pays les plus riches sont en effet plus portés à utiliser internet dans un but éducatif, comme rechercher des informations et lire des journaux en ligne, que ceux des pays défavorisés.
Les pays favorisant le plus l’éducation intuitive de leurs adolescents correspondent sans grande surprise aux précédents résultats du fameux classement PISA, qui répertorie les nations selon les performances de leur système éducatifs. Ces pays sont quasiment tous situés dans l’Europe du Nord, avec sans surprise l’inévitable Finlande en première position, suivie par l’Island, l’Estonie, la Norvège, la Slovénie, le Danemark, la république tchèque, la Lettonie et Israël. Les adolescents des pays les plus pauvres sont en revanche bien plus inclinés à s’adonner aux jeux en ligne et aux tchats.
L’accès à internet ne suffit pas
Même un accès massif à internet aussi bien dans les pays riches que dans les moins développés n’est pas synonyme d’équité dans l’éducation intuitive sur internet. « L’équité d’accès à internet n’implique pas l’équité dans les opportunités », indique le rapport. Le manque de formation, d’habitude ou plus simplement un contexte de vie peu favorable suffit à avoir un impact négatif dans la volonté des adolescents d’utiliser internet dans des buts éducatifs, quand bien même ceux-ci disposent de matériels de qualité et d’un accès au haut-débit.
Ainsi, dans certains pays moins développés disposant d’un très bon accès internet comme la Jordanie ou la Turquie, les adolescents passent de loin le plus clair de leur temps sur les réseaux sociaux et à jouer à des jeux en ligne. A l’inverse, les familles pauvres du Vietnam, du Mexique, de l’Indonésie ou encore du Pérou ont bien moins de chances de disposer d’un accès à internet. L’école conserve ainsi dans ces pays un rôle déterminant et incontournable dans l’accès aux équipements numériques et à l’information.
Plus qu’une question d’équipement ou de connexion, l’envie d’apprendre passe par des bases fondamentales, comme l’indique le rapport : « Il faudrait s’assurer que chaque enfant dispose au moins d’un niveau efficace de lecture, ce qui permettrait de créer des situations d’opportunités égales, dans un monde digital qui se tourne de plus en plus vers les services en ligne ».