Un écolier sur deux en CE1 ne maîtrise pas le calcul mental
En septembre dernier 1,6 millions d’élèves de classes de CP et CE1 ont réalisé des tests spéciaux en français et en mathématiques, afin d’estimer le niveau général des jeunes Français en école primaire. Et les résultats sont pour le moins décevants, aussi bien en lecture qu’en calcul mental…
Des lacunes importantes en lecture dès le CP
Les tests de septembre étaient les mêmes pour toutes les écoles, incluant pour le français deux petits examens de vingt minutes chacun. Les objectifs étaient notamment de comprendre des phrases à l’oral, et de savoir identifier correctement les lettres de l’alphabet. Malgré la relative simplicité des exercices, les premiers résultats dévoilés par Jean-Michel Blanquer n’ont rien de rassurant : « 23% des élèves en début de CP ont des difficultés à reconnaître les lettres et le son qu’elles produisent ».
Les résultats ne s’améliorent pas avec la classe supérieure, voire s’aggravent en restant de loin inférieurs aux objectifs attendus. « Concernant les élèves en début de CE1, 30% lisent moins de 30 mots par minute, alors que l’objectif national est de 50 mots », a ainsi relevé le ministre de l’Éducation nationale. Pour tenter de trouver des premiers éléments explicatifs à ce sombre tableau, Mr. Blanquet a pointé du doigt l’entourage proche des élèves, avec des « difficultés sociales et familiales peuvent expliquer certains retards, notamment dans le langage ».
Des difficultés très importantes pour le calcul mental
Si l’on espérait une meilleure réussite en mathématique pour palier la contre-performance en français, c’est raté. Les résultats sont encore pires, avec la moitié des écoliers peu ou pas capables de réaliser des calculs mentaux : « Un élève sur deux (49%) a des difficultés en calcul mental et 47% ont des soucis pour résoudre des problèmes » déclare le ministre de l’Éducation. De manière encore plus troublante, si possible, une partie non négligeable des jeunes écoliers sont même incapables de commencer à effectuer des calculs, avec « 8% [qui] ont des difficultés à reconnaître les nombres dictés ».
Les tests de septembre n’étaient certes pas prévus à l’origine pour essuyer une telle contre-performance. « Ils n’ont pas été créés pour faire échouer les élèves, mais dans un esprit de bienveillance », s’est ainsi justifié Mr. Blanquet. Avant d’ajouter que ne pas répondre à toutes les questions ne devait pas être perçu comme « un signe d’échec ». Ces résultats inquiétant devraient tout de même faire largement parler d’eux dans les jours à venir.
En parallèle à cette sombre nouvelle, aujourd’hui débute au Conseil supérieur de l’Éducation l’examen du fameux projet de loi entendant rendre l’école obligatoire dès l’âge de 3 ans à l’horizon 2019 – ce qui est déjà de facto le cas pour 97% des écoliers.