Guadeloupe: vers un report de la rentrée?
La rentrée en Guadeloupe menacée: une preuve, si besoin était, de la gravité de la situation dans plusieurs territoires ultra-marins. Les dernières semaines n’ont cessé de faire empirer la pression sur les hôpitaux, imposant des renforts de métropole. La Guadeloupe a particulièrement souffert depuis deux ans, avec une nette dégradation de l’enseignement.
Reporter la rentrée en Guadeloupe
Face à la situation qui n’en finit plus de se détériorer en Guadeloupe, les maires et les président du conseil régional et départemental ont officiellement demandé hier “un report de la rentrée scolaire“, après avoir estimé que “le contexte sanitaire actuel ne permettait pas la tenue de la rentrée scolaire aux dates initialement envisagées par les services de l’État”. Une déclaration déjà appuyée auparavant par la Fédération des associations de parents d’élèves de Guadeloupe, qui exige aussi “davantage de moyens numériques et humains pour favoriser les apprentissages en effectif réduit“.
La Guadeloupe est confinée depuis le 13 août, avec une fin théoriquement prévue pour le 1er septembre – la veille de la rentrée scolaire. L’inquiétude porte sur l’impossibilité d’estimer une amélioration de la situation sanitaire d’ici dix jours, et aussi sur le manque de temps pour préparer la rentrée en Guadeloupe. Pour l’heure la situation demeure inquiétante, avec une explosion de la mortalité cette semaine, et des hôpitaux et des morgues débordés. 4 180 cas viennent d’être enregistrés en quatre jours, nécessitant l’envoie de 300 professionnels depuis la métropole.
La qualité de l’enseignement en question en Guadeloupe
La situation de l’enseignement en Guadeloupe ne manque pas d’être préoccupante, après deux années de fermetures d’écoles liées à la pandémie, mais aussi aux grèves a répétition. Le printemps 2021 a été en particulier marqué par un long épisode de grèves – pas moins de quatorze semaines – par les collectivités territoriales, débouchant finalement sur la signature d’un accord cadre de méthodes en juin. La situation sociale demeure toutefois difficile, et ne devrait pas s’arranger avec la reprise de la pandémie.
En décembre 2010 la Cour des Comptes avait épinglé l’enseignement ultra-marin, au coût plus élevé du tiers qu’en métropole, avec pourtant des résultats inférieurs. La maîtrise du français est en particulier un point noir, avec 28% des élèves en Guadeloupe peu ou pas capables de parler en français contre 13% au niveau national. Les deux pires territoires sont la Guyane (44%) et Mayotte (75%). L’inadaptation des financements aux besoins, le manque de formateurs et aussi les salaires élevés des fonctionnaires sont pointés du doigt.
