Près de deux cents lycées bloqués depuis lundi
Les lycéens s’invitent désormais dans le mouvement populaire des « Gilets jaunes », avec près de deux cents établissements bloqués depuis le début de la semaine. Les protestations portent notamment sur la réforme historique du BAC, les conditions d’entrées dans le supérieur, et la très forte hausse des droits d’inscriptions pour les étudiants étrangers.
Des lycéens mobilisés sur le terrain et les réseaux sociaux
À l’instar des routiers et des agriculteurs, le monde lycéen s’agrège à la vague de contestation surprise des « gilets jaunes », à travers une série spectaculaire de blocages d’établissements depuis lundi, avec près de 200 lycées interdits partiellement ou totalement tous les jours. Des opérations pas toujours réussies et parfois assorties de heurts violents avec les forces de l’ordre, filmés par les élèves et aussitôt relayés sur les réseaux sociaux. Ce jeudi, le ministère de l’Éducation nationale évoque pour l’instant 150 lycées bloqués.
Le ministre de l’Éducation nationale vient de considérer le mouvement lycéen comme suffisamment sérieux pour annuler une visite prévue à Troyes lundi prochain. Jean-Michel Blanquer devait visiter plusieurs établissements du secondaire, et inaugurer la nouvelle médiathèque « Jacques Chirac », une cérémonie reportée à une date ultérieure.
La réforme du BAC dans le viseur des lycéens
Les revendications visent en particulier la réforme du BAC, avec une nette baisse du nombre d’épreuves et la place désormais importante accordée au contrôle continu. L’accès à l’enseignement universitaire constitue une autre source d’inquiétude, avec l’énorme hausse des droits d’inscriptions annoncée en 2019 pour les étudiants étrangers non européens, ce qui représenterait une multiplication de 10 à 15 des frais actuellement en cours.
Depuis la mise en place du programme Erasmus, la France accueille de plus en plus d’étudiants étrangers, en particulier à Paris, avec 310 000 étudiants pour l’année 2015 – 2016. Il s’agit du 4e pays le plus attractif derrière les USA, le Royaume-Uni et l’Australie. Les étudiants venant étudier en France sont dans l’ordre en majorité des Marocains, des Chinois, des Algériens, des Tunisiens et des Italiens.
Contrairement au monde lycéen, le secteur universitaire n’est pour l’heure que très faiblement mobilisé, avec seuls deux sites bloqués, et aujourd’hui l’échec d’une tentative d’entrée à la Sorbonne par 40 individus.
