Pas de baisse de pension pour les enseignants
Alors que les enseignants ne font pas partie des derniers à faire grève ce jeudi 5 décembre, le ministre de l’Éducation l’a affirmé au Parisien : ” Les pensions ne baisseront pas “. Avec la volonté intrinsèque limiter les inquiétudes d’une profession en crise, même si aucune décision officielle n’a a encore été prise.
Vers une revalorisation salariale des enseignants?
Pour une fois, les syndicats enseignants sont d’accord avec Jean-Michel Blanquer. ” Cette réforme pourrait avoir des effets négatifs sur la retraite des professeurs “, avait récemment déclaré le ministre de l’Éducation chez Europe 1. Pas de quoi rassurer le corps enseignant, miné par un désarroi continu depuis de nombreuses années, et désormais inquiet pour ses retraites. Les salaires étant extrêmement bas en début de carrière – parmi les pires d’Europe -, l’angoisse du futur semble effectivement justifiée. Le principal syndicat enseignant, SNES-FSU, s’était même essayé a calculer les pensions en fonction de la réforme annoncée, obtenant de dramatiques baisses de près d’un tiers des revenus. Les fermetures massives d’écoles pour la grève nationale n’ont ainsi rien d’étonnant.
Les simulations de salaire n’ont guère été du goût du ministre de l’Éducation, particulièrement vindicatif contre les résultats obtenus : ” Quand je vois circuler des simulateurs pour faire croire qu’il y aura une baisse des pensions, ça n’est pas sérieux ! “. Avant de marteler vouloir augmenter les salaires actuels des enseignants, ce qui serait ainsi de nature à éviter toute baisse ultérieure des pensions. Une hausse des salaires qui devrait toutefois s’annoncer particulièrement massive, si ce n’est inédite, puisqu’au moins 10 milliards d’euros seraient nécessaires pour éviter tout impact négatif.
Le point sur la grève dans l’Éducation
Malgré un courrier envoyé à 850 00 enseignants, le ministre de l’Éducation ne semble guère avoir convaincu : 55% des professeurs d’école sont en grève aujourd’hui. En région parisienne le taux monte même à 80%, en prenant en compte l’impact de la grève sur les transports en commun. D’après les premières observations sur le terrain, la situation semble pour autant calme, avec très peu de monde dans les rues – et de manière a priori paradoxale beaucoup moins de circulation qu’un jour normal -. De manière visible et appréciable, les parents semblent avoir pris leurs dispositions pour éviter tout problème aux plus jeunes élèves.
Le secondaire est également mobilisé contre la réforme, avec un taux de mobilisation similaire oscillant autour de 50%. Le principal syndicat du secondaire Snes-FSU prévoit même jusqu’à 60% de grévistes. Outre l’inquiétude sur les pensions, le malaise des professeurs touche généralement l’ensemble du métier enseignant, avec un déficit criant des vocations, comme l’indiquent les derniers chiffres du CAPES 2018. Salaires peu attractifs, difficulté d’enseignement selon les zones d’affectation, manque de considération globale d’une société depuis longtemps tournée vers le seul profit économique… L’avenir s’annonce pour le moins peu optimiste.
” Cette éducation qui ignore la nature intrinsèque de l’homme et néglige son intellect et le pouvoir de son raisonnement ne peut être considérée comme une vraie éducation “. – Hailé Sélassié.