Paris : les cours d’écoles ouvertes au public

Publié le 24/01/2021 à 10:55
Paris : les cours d’écoles ouvertes au public

Pourquoi destiner les cours d’écoles uniquement aux élèves? Une question qui a visiblement longuement travaillé la Mairie de Paris, au point de décider depuis hier la mise à disposition de ces lieux habituellement réservés à tous les Parisiens. La décision s’inscrit dans le cadre de la grande opération “Paris ville du quart d’heure”, censée permettre de tout trouver à moins de quinze minutes de son domicile.

 

 

Les cours d’écoles accessibles tous les samedis

 

Avec 763 écoles et collèges, Paris dispose de plusieurs hectares de cours pour permettre à ses élèves de respirer. Mais pourquoi ne pas en faire profiter aussi l’ensemble des Parisiens? L’idée a été jugée suffisamment brillante par la Mairie de Paris, avec la perspective d’ériger ces surfaces habituellement délaissées les week-ends en “lieux de convivialité, de rencontres entre les habitants et les associations“. Une opportunité rêvée pour tous ceux désireux de retourner sur les  traces de leur enfance, de découvrir des lieux réservés – ou toute personne ne sachant pas quoi faire de son temps libre à Paris.

 

D’après la municipalité, les cours d’école et de collège sont destinés à laisser place à des activités “culturelles et ludiques” (non identifiées), ou plus pragmatiquement “sportives“, se “rafraîchir lors des périodes de canicule“, ou encore de manière plus hasardeuse pour “flâner” – les cours d’écoles étant a priori susceptibles d’attiser l’attirance renouvelée. En pratique, ces lieux anodins sont ouverts tous les samedis entre 10h00 et 17h00, l’expérimentation mise en place depuis hier s’étendant jusqu’au samedi 24 avril. L’opération tombe toutefois mal du fait des conditions sanitaires, obligeant à une jauge à chaque entrée, et des regroupements limités à six personnes.

 

 

L’école, la “capitale” du quartier

 

Avec l’ouverture des cours, la volonté de la mairie de Paris est de faire de l’école la “capitale” du quartier, identifiée comme le lieu de vie ultime – et non un repoussoir. La démarche s’inscrit dans le cadre plus global de l’opération “Paris ville du quart d’heure”, où tout serait accessible pour les habitants à moins de quinze minutes à pied et 5 minutes à vélo. Une idée comme souvent inspirée par les capitales les plus en pointe des nouveaux modes de vie éco-responsables, telles Copenhague et Ottawa, avec le désir sous-jacent d’en finir avec la voiture à Paris. La tâche demeure cependant vaste, selon l’aveux de la municipalité : “Paris est à la fois une ville monde et une ville déséquilibrée entre l’est et l’ouest, entre le nord et le sud. Il y a des rééquilibrages, notamment économiques, d’habitat et de travail à opérer“.

 

Outre les cours d’école, le “Paris ville du quart d’heure” passe aussi par les “sports social clubs” et les “kiosques citoyens”, entérinant la déclinaison à tort et à travers de ce dernier adjectif opportuniste, à la connotation historique bienveillante. Au point d’éclipser l’autre adjectif “civique”, pourtant linguistiquement plus adapté, mais trop scolaire, et moins impactant. Tout et n’importe quoi est ainsi susceptible d’être baptisé “citoyen”, permettant de s’acheter une pseudo-conscience engagée à moindre frais. Avec l’objectif tacite de ne pas ressembler au citoyen lambda.

 

 

 

 


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