L’uniforme à l’école : retour vers le futur à Provins
À compter du lundi 5 novembre 2018, les élèves de six écoles de Provins en Seine-et-Marne seront susceptibles de porter l’uniforme, sans obligation – ce qui devrait concerner la moitié des élèves. Une mesure qui fait plus que jamais débat, sans pour autant constituer un réel retour en arrière, l’uniforme à l’école n’ayant jamais été obligatoire en France.
Des uniformes républicains non obligatoires
C’est une idée tout sauf récente qui agite de plus en plus intensément la sphère publique : le retour de l’uniforme à l’école. La commune de Provins s’est résolument lancée dans l’aventure, avec des vêtements (pull, veste, polo, pantalon…) couleur bleu marine arborant la devise républicaine « liberté, égalité, fraternité ». Cet ensemble sera facturé aux familles volontaires 137 euros. Car la mesure n’a rien d’obligatoire, fondée sur la seule participation assumée, qui devrait concerner environ la moitié des élèves.
L’uniforme à l’école n’a rien d’obligatoire, et ne l’a jamais été, même dans les heures glorieuses des 3ème et 4ème Républiques. Aucun décret dans l’histoire ne stipule l’obligation de porter un uniforme ; même la fameuse blouse, célèbre dans les images d’Épinal, n’était pas codifiée, visant surtout à protéger les vêtements des tâches d’encre, avant de disparaître dans les années 60 face à l’arrivée du stylo à bille. Seuls certains établissements scolaires, en particuliers ceux gérés par l’armée, imposent actuellement l’uniforme à l’issue d’une longue tradition historique.
L’uniforme scolaire dans le monde
De nombreux pays à travers le monde imposent l’uniforme à l’école, de manière obligatoire et plus ou moins formelle, sur l’exemple historique du Royaume-Uni où l’uniforme est présent dans presque tous les établissements du secondaires, et dans les trois-quarts du primaire. Au Japon, la grande majorité des établissements du secondaire imposent l’uniforme traditionnel, qui toutefois depuis le début des années 2000 a tendance à laisser place à des uniformes d’allure moins stricte et plus britanniques, avec veste et cravate pour les garçons, chemisier et jupe écossaise pour les filles.
Dans certains pays à la démocratie hésitante, l’uniforme possède un caractère martial assumé, rappelant les heures sombres des régimes fascistes et totalitaires. C’est notamment le cas de la Corée du Nord, où l’uniforme est obligatoire et strictement codifié, avec chemise blanche, pantalon bleu et foulard rouge. Autre « détail » marquant, les élèves débutent toutes les journées en récitant un serment de fidélité au dirigeant suprême, jusqu’à la mort.
L’affaire des uniformes de Provins devrait servir de laboratoire d’expérience pour une éventuelle expansion ; la mesure fait toutefois largement débat, et ne devrait pas connaître d’avancées majeures avant plusieurs années.
