L’Etat souhaite aider les TICE
Le numérique prend de plus en plus de place dans l’éducation, et certaines personnes sont bien placées pour en témoigner, comme les blogueurs passionnés de technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement qui se sont prêtés au jeu de l’interview. Mais l’informatique et les outils numériques peuvent encore se développer dans les salles de classes. C’est en tout cas ce que souhaite le gouvernement, qui prévoit d’équiper 70% des écoliers et collégiens avec une tablette PC d’ici à 2020.
Créer le marché de l’édition éducative numérique
Le gouvernement souhaite lancer un plan pour développer le numérique à l’école, dans un contexte où l’individualisation de l’apprentissage et le travail des élèves de façon autonome grâce aux TICE est en décroissance, alors que les enseignants sont de plus en plus nombreux à souhaiter travailler avec le numérique. Aussi, en lançant ce plan, le gouvernement souhaite créer un marché de l’édition numérique éducative qu’il pourrait superviser. D'après lui, cette supervision permettrait d’assurer la qualité des contenus, et de protéger les enfants de la collecte de données personnelles. De plus, cette présence de l’Etat permettrait une interopérabilité des contenus entre les tablettes qui équiperont les étudiants, et les Espaces Numériques de Travail ou les Tableau Noirs Interactifs, qui équipent de plus en plus d’établissements.
Des sceptiques quant au contenu
Cependant, les détracteurs voient dans ce contrôle de l’Etat un moyen accru pour gérer les contenus du matériel utilisé en classe, et donc de réduire la marge de manœuvre des enseignants. De plus, certains pensent que ce plan en faveur de l’éducation numérique ne va être qu’un effet d’annonce de la part de l’Elysée, et qu’il n’y aura aucune suite concrète, à la manière des annonces faites depuis une quinzaine d’années et censées développer le numérique en classe. Mais se pose aussi la question du financement d’une telle opération. Car, bien que la généralisation du numérique à l’école s’inscrive dans les 34 plans pour la nouvelle France industrielle pilotés par Bercy, donc ne puisant pas dans le budget du ministère de l’Education Nationale, on estime que près de 90% du coût de l’opération devra être supporté par les collectivités locales. Ces mêmes collectivités ayant déjà dû faire des aménagements pour mettre entre place la réforme des rythmes scolaires.
Ainsi, ce plan s’inscrit dans la volonté qu’a le gouvernement d’augmenter la place du numérique à l’école, dont le premier volet a été écrit récemment, avec l’enseignement du code informatique dès le primaire.