Les élèves connectés, surtout à leur smartphone
Sur fond de pandémie et d’enseignement à distance, une étude du média suisse RTS place en exergue les nouveaux usages numériques des adolescents. Des élèves connectés, certes, mais désormais bien davantage en mobile learning (smartphone et tablette) que sur ordinateur, jugé trop peu pratique. Au point de n’être plus capables d’utiliser le traitement de texte basique.
Des élèves connectés à leur smartphone
Parmi les nombreux changements, bouleversements et autres enseignements liés à des mois d’enseignement en ligne contraint, RTS pointe une donnée intéressante : 30% des 9-16 ans ne se connectent jamais ou presque à internet depuis un ordinateur. Et la raison n’est pas forcément liée à l’absence d’ordinateur fixe ou portable à domicile, mais plutôt à la démocratisation des smartphones et des tablettes observée ces dernières années, tout à fait capables de supporter des tâches complexes autrefois dévolues aux PC.
Pourquoi se contraindre à s’asseoir devant un bureau pour rester devant un PC fixe, ou même à porter sur ses genoux un encombrant PC portable? Alors que smartphones et tablettes peuvent assurer les mêmes performances, avec un encombrement autrement plus mince, et la possibilité de se connecter dans toutes les pièces sans difficulté. C’est le principe même du mobile learning, désormais roi de l’apprentissage à distance. Apprendre partout et à tout moment, sans contraintes physiques.
Le revers de la médaille, c’est la maîtrise de moins en moins évidente de la bureautique. Faute de passer du temps devant un ordinateur, l’utilisation de Word, d’Excel et de Power Point n’a plus rien d’évident pour les plus jeunes, parfois même incapables d’utiliser correctement une boîte mail. De quoi surprendre les enseignants eux-mêmes, pourtant habitués à voir défiler dans leur classe les virtuoses des appareils numériques, comme cette enseignante suisse citée par RTS : “On se dit qu’ils sont tout le temps sur le téléphone, qu’ils maîtrisent les outils informatiques, mais on voit au quotidien que lire un mail n’est pas dans leurs habitudes. Mettre une pièce jointe peut s’avérer compliqué“. Ironiquement, cette absence de compétence se traduit par le retour forcé des devoirs écrits à la main… avec le problème épineux de l’orthographe à la clé.
