Les écoliers toujours plus mauvais en mathématiques
Ce n’est pas une nouvelle : les élèves français ne brillent pas en mathématiques – ni d’ailleurs dans n’importe quelle matière selon les classements internationaux. Mais leur niveau n’a fait que se dégrader depuis 2014, selon une étude Cedre rapportée par le Figaro, du moins pour ce qui concerne l’école publique.
Une chute brutale en maths en fin de primaire
Selon l’étude Cedre, le niveau des écoliers s’est notablement dégradé depuis 2014, après une période de stabilité les cinq années précédentes. L’analyse, effectuée sur un échantillon de 6 000 élèves issus de 200 écoles, évalue les performances en mathématiques en classe de CM2. Si en 2008 le score était de 250 points et quasiment identique en 2014 (249), la chute est brutale en 2019, avec seulement 232 points. Les élèves les plus faibles constituent désormais plus de la moitié des effectifs, avec 54% des écoliers, contre 42% en 2014. Le groupe le plus performant passe quant à lui de 29 à 20%.
Ces mauvais résultats se traduisent par une baisse d’intérêt massive pour l’étude des mathématiques, déjà par nature pas particulièrement stimulante pour tout le monde. Ainsi, si trois-quarts des écoliers apprenaient les mathématiques par plaisir en 2014, il n’étaient plus que 67% en 2019. Par ailleurs, 77% d’entre eux attendaient avec impatience les classes de maths il y a six ans; une ardeur largement estompée depuis, avec juste un peu plus de la moitié des effectifs désireux de manier les chiffres (54%).
Les plus favorisés toujours meilleurs
Le constat va toujours en s’amplifiant : l’origine sociale des élèves s’avère déterminante dans les résultats. La baisse des performances affecte uniquement les établissements publics, sans toucher les écoles privées sous contrat. La première catégorie voit ses résultats baisser de 17 points par rapport à 2014, et c’est encore pire pour les établissements situés en zones d’éducation prioritaire : – 26 points. L’écart n’a ainsi fait qu’augmenter entre les élèves issus des écoles les plus favorisées, avec un écart de 25 points en 2008, de 35 points en 2014, et finalement de 50 points en 2019.
Dépassant le primaire, l’étude Cedre s’est également intéressée aux performances des élèves en fin de collège, en classe de 3ème. La baisse est observable là-aussi, s’inscrivant dans la continuité, puisque déjà en chute entre 2008 et 2014, contrairement à la stabilité observée dans le primaire sur la même période. Ainsi, en 2019 le quart des collégiens se trouve désormais dans le groupe des plus faibles, contre seulement 15% en 2008. Toutefois cette baisse s’explique largement par le niveau en forte baisse des établissements les plus favorisés, alors que celui des écoles les plus faibles n’évolue guère.