L’Éducation en tête des clusters

Publié le 27/09/2020 à 16:24
L’Éducation en tête des clusters

Ce n’est pas vraiment une surprise : selon un rapport de Santé publique France, l’Éducation passe en tête des nouveaux clusters identifiés, dépassant ainsi l’entreprise. Une conséquence logique de la rentrée scolaire, avec la très difficile exigence de maintenir les gestes barrières dans les établissements. 

 

 

L’École et la chimère des gestes barrières

 

Selon le rapport, sur 899 clusters identifiés au 24 septembre, le tiers des nouveaux foyers (285) provient des écoles et des universités, détrônant ainsi le monde de l’entreprise. Sur le total des clusters (nouveaux et anciens), ce dernier demeure toutefois en tête, avec le quart des 2 444 clusters rapportés. Au total plus de 2 000 classes et une centaine d’établissements sont déjà passés par une quarantaine préventive depuis la rentrée, il y a moins d’un mois. Pour l’instant plus de 5 600 élèves ont été testés positifs sur près de 12 millions, de même que 1 150 personnels pédagogiques sur 1, 16 millions.

 

Si les chiffres de contamination demeurent restreints, la progression rapide des clusters dans l’Éducation ne manque pas d’inquiéter. Celle-ci n’a pour autant rien de vraiment surprenant, eut égard à la perspective plus que difficile de réussir à appliquer les gestes barrières, notamment dans les maternelles. Ces dernières sont ainsi déjà, en temps normal, des foyers de contaminations bien connus. Par ailleurs, l’allègement des consignes de sécurités sanitaires ordonné par le gouvernement peu avant la rentrée, pour des raisons certes pragmatiques, n’a pas fait pour arranger les choses.

 

 

L’école ouverte : une nécessité économique?

 

La perspective de voir la situation s’aggraver dans l’Éducation ne provoque pour l’instant pas de nouvelles mesures de la part du gouvernement, qui reste fidèle à sa ligne de vouloir conserver le plus d’élèves à l’école, afin de ne pas gêner le travail des parents. Le ministre de la Santé vient de le rappeler sans détour : “Nous ne voulons pas reconfiner le pays. Nous ne voulons pas arrêter la vie sociale, économique, familiale et sportive des français. Nous voulons que les Français puissent passer des fêtes de fin d’année en famille”. Outre cet aspect familial, un confinement en plein Noël assombrirait surtout encore un peu plus la situation économique.

 

La perspective de sauver Noël pourrait toutefois, a contrario, passer par un reconfinement préventif. C’est en tout cas ce que suggèrent Esther Duflo et Abhijit Banerjee, les deux Prix Nobel d’Économie 2019. Les deux hommes proposent ainsi de reconfiner pendant les trois premières semaines de décembre, afin d’empêcher les Français de se regrouper prématurément en famille, et d’aggraver la deuxième vague déjà en marche. Les Prix Nobel s’appuient sur le (mauvais) exemple des États-Unis où les grandes fêtes familiales de l’Indépendance et du Memorial Day ont provoqué de brusques pics de contaminations.

 

 

 


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