Le renouveau de la dictée
Les dictées ont été, pour certains, un véritable supplice à l’école primaire et au collège. Et bien que cela ne serait finalement pas imputable aux textos et aux nouvelles technologies, comme on l'a longtemps cru, il semblerait que le niveau en orthographe de nos chères têtes blondes continue de se dégrader. Pour palier à ce problème, l’inspecteur général de l’éducation nationale, Olivier Barbarant, propose une évolution de la dictée, l’exercice phare du contrôle de l’orthographe.
Insérer un barème de notation graduel
Jusqu’ici, les enseignants qui notaient une dictée partaient de la note maximale possible, et retiraient des points à chaque faute commise. Mais dans la proposition de Monsieur Barbarant, la notation se ferait avec un barème graduel progressif, en partant de ce que savent les élèves. Grâce à cela, les erreurs seraient repérées, et les enseignants pourraient ainsi mieux cibler quel élève a quelle lacune. Ainsi, la notation permettrait de montrer les compétences des élèves, et non plus les défaillances, en ajoutant plus de justesse dans la notation. En effet, avec le modèle de notation actuel, un enfant ayant fait 20 fautes et un autre en ayant fait 40 auront tous deux zéro, alors qu’ils ne méritent pas forcément tous deux la note la plus basse. Ainsi, les professeurs pourraient différencier une faute lexicale, d’une faute grammaticale ou d’une faute de conjugaison, le tout grâce à un logiciel analysant le nombre de mots, d’accords, et de conjugaisons, et établissant un barème. Et grâce à cette méthode, les enseignants pourraient aider les élèves en leur proposant des exercices spécifiques selon les domaines d’améliorations. Aussi, ils peuvent choisir d’axer l’apprentissage sur l’un des critères de notation en priorité, pour plus se concentrer sur un autre par la suite, en l’adaptant, par exemple, à la séquence vue en cours.
Une réforme sujette à controverse
Cette idée, qui arrive au sein d’une réflexion sur l’enseignement de l’écriture, ne fera pas l’unanimité du corps enseignant. Bien que le but soit de redonner confiances aux élèves en leur donnant une marge de progression évaluable, plutôt que de détruire leur moral en alignant les zéros, les professeurs risquent de trouver la proposition « compliquée, chronophage et laxiste », comme le dit l’inspecteur général lui même. De plus, un test de ce barème a été effectué dans l’académie de Poitiers lors du brevet 2013, et il semblerait qu’elle défavorise les meilleurs au profit des plus faibles. Quoi qu’il en soit, elle ne sera pas appliquée au brevet 2014.
Alors, cette réforme de la notation ne va pas être appliquée prochainement, et, dans les mois à venir, le soutien scolaire en ligne pourrait être la solution pour que les élèves s’améliorent en français par eux-mêmes.