Le futur de l’école, c’est maintenant
D’après une étude américaine du World Economic Forum, 65% des écoliers actuels auront plus tard un travail qui n’a pas encore été inventé, dans une économie de plus en plus digitalisée. Les enfants de la “génération Z” n’ont pas à se former au numérique. Ils sont nés avec. Seule l’école doit s’adapter à eux, et au monde. A quoi ressemblerait une école utilisant à son plein potentiel la nouvelle économie numérique?
Le digital pour changer l’éducation
Dans les temps reculés des époques anciennes, médiévales et modernes, l’éducation était l’apanage des élites et des plus courageux. Il fallait souvent quitter sa ville, son village, sa région, voire son pays, pour rejoindre des centres d’enseignements avec des professeurs prestigieux. L’époque contemporaine a permis de démocratiser l’éducation et de la rendre obligatoire, tout en multipliant les écoles, à proximité plus ou moins immédiate des élèves.
En quelques dizaines d’années, le numérique a bousculé l’édifice séculaire de l’enseignement républicain, entre quatre murs. Internet, le haut-débit, les smartphones et les TICE ont tout remis en question. L’éducation n’attend plus sagement dans les salles de classe à des horaires bien ordonnés, mais s’invite partout sur les écrans, à tout moment, à volonté. Les enseignants ne sont plus voués à demeurer des figures de proue figées devant leur bureau, mais à devenir des guides pour orienter et aider leurs élèves, dans une ode (tardive) à l’apprentissage social.
Il était une fois la révolution de l’Ecole
Dans une école en adéquation avec l’économie digitale, l’éducation n’aurait pas lieu uniquement à l’école, mais aussi à domicile. A travers le principe de la classe inversée, les élèves suivraient leurs MOOC quotidiens, avant de venir en classe mettre en application leurs acquis, plutôt que de passer toute la journée à l’école. Dans le cartable prendrait place une seule tablette, au lieu des kilos de livres et cahiers habituels. Plus d’excuses pour les devoirs, les mots non signés : tout serait sur le cloud, accessible à tout moment par les enseignants, les élèves et leurs parents.
Loin de l’austérité de cours frontaux interminables, la gamification régnerait au quotidien, avec le plaisir d’apprendre par le jeu. Chaque élève progresserait à son niveau, avec une intelligence artificielle calculant en temps réel les besoins particuliers, en adaptive learning. L’enseignant ne serait pas dépassé par un monde progressant trop rapidement, mais incarnerait la liaison éclairée entre le digital et le monde réel.
Seuls 47 lycées en France sont tout équipés en appareils numériques, se passant du support papier. Près d’un tiers des écoles élémentaires n’ont toujours pas accès à internet dans la moitié de leurs salles.