La rentrée de novembre aura-t-elle lieu?
Les élèves pourront-ils retourner à l’école dans une semaine? La question semble de plus en plus sérieuse, face à la montée très rapide de la deuxième vague. Certains appellent ouvertement à la fermeture d’une partie des établissements scolaires, tel l’épidémiologiste Antoine Flahault ce matin au micro de BFM.
Une fermeture partielle ou totale des écoles?
Alors que le record de cas de contamination est fréquemment battu au fil des jours, l’éventualité d’une fermeture au moins partielle des écoles revient dans les propos d’un nombre croissant de spécialistes. L’épidémiologiste Antoine Flahault déclarait ainsi ce matin : “Il ne faudrait pas que les écoles réouvrent à la rentrée des vacances de la Toussaint“. Du moins les écoles du secondaire et les universités, car selon l’épidémiologiste “les écoles primaires pourraient rester ouvertes, mais devraient imposer le port du masque même aux enfants de plus de six ans“. L’obligation ne vise actuellement que les élèves de plus de onze ans.
D’autres spécialistes vont plus loin, proposant radicalement de revenir au confinement observé au printemps. C’est le cas de l’épidémiologiste Catherine Hill, catégorique dans ses propos devant les télés de France 3. “Il faut confiner demain, sinon on va droit dans le mur. Il faut confiner tout le monde c’est urgent“. Un reconfinement complet, selon l’épidémiologiste, qui devrait ainsi concerner l’ensemble des écoles. “Le virus circule, il est partout. Le couvre-feu n’est qu’une mesurette“. Un nouveau conseil de Défense se réunira demain, avant le conseil des ministres de mercredi.
L’école en ligne, seule solution pour la continuité pédagogique
Du côté des enseignants, la situation ne manque pas d’agacer, à commencer par Jean-Rémi Girard, vice-président du SNALC-FGAF (Syndicat National des Lycées et Collèges). “Ça fait un mois qu’on a demandé la mise en place du plan de continuité pédagogique dans tous les départements à risque“, a-t-il déclaré au journal Le Parisien. “C’est-à-dire a minima que l’on se retrouve dans des situations où l’on enseigne à demi-classe afin de limiter le brassage et de permettre la distanciation physique dans nos établissements “.
La solution pourrait passer par l’école en ligne, comme en Pologne et en Italie, où les 3/4 ces cours en lycée se déroulent à distance. Encore faudrait-il mettre en œuvre un réel service en ligne, autrement plus performant que celui du printemps dernier. Il s’agit de l’objectif des “États généraux du numérique pour l’Éducation”, un très (trop?) long processus de consultation entamé en juin et qui doit s’achever dans quelques jours à Poitiers. La rapidité de la deuxième vague risque toutefois de laisser de nouveau l’école largement dépourvue de moyens pour assurer la continuité pédagogique.