L’e-learning, la solution pour sauver l’éducation au Nigéria ?
La rébellion islamiste au Nigéria provoque de très sérieuses conséquences sur le système éducatif du pays, particulièrement dans le nord-est. Outre les effets directs des violences (meurtres, attentats indiscriminés, enlèvements…), plus de 800 écoles et près de 200 000 élèves ont été impactés, selon une enquête indépendante de la Coalition of Civil Society Groups (CCSG).
Un système éducatif dépassé
Etuk Bassey William, président de la CCSG, estime que le Nigéria n’atteindra pas ses objectifs d’éducation en 2015, avec un déficit de plus de 20% des enfants nigériens non-scolarisés dans le primaire. Dans le nord-est du pays, à l’issue des célébrations du nouvel An, des dizaines de milliers d’élèves ont été contraints de rester chez eux, sans grand espoir de voir s’améliorer une situation de plus en plus sombre.
Le Nigéria fait face à la pire crise de son système éducatif, aggravée par un accroissement rapide de sa population. Sur 50 millions d’enfants nigérians, plus de 10 millions sont désormais sortis du système scolaire, ou n’y sont jamais entrés. Un rapport des Nations Unies estime que le pays nécessiterait 400 000 nouveaux professeurs par an pour faire face uniquement à la hausse démographique. Pour combattre ces problèmes, l’e-learning émerge de plusieurs propositions officielles.
L’e-learning comme solution à l’éducation nigériane
Plusieurs voix se font entendre pour faire entrer le Nigéria dans l’ère de l’e-learning, qui permettrait aux élèves de rester chez eux en (relative) sécurité, et sans contraintes de déplacements. Chris Uwaje, président de l’Institute of Software Practitioners of Nigeria (ISPON) déclarait récemment dans une interview : “Nous devons créer des écoles électroniques, des plateformes d’éducation en ligne et des stratégiques efficaces pour ces enfants. Le gouvernement doit réunir les enseignants de tous niveaux et les experts en technologies, pour réfléchir à la meilleure manière de construire des outils technologiques facilitant l’apprentissages dans les zones de crise ».
Un vaste programme qui se heurte à l’indifférence prononcée des instances gouvernementales face à la crise éducationnelle, et à un manque flagrant consécutif d’infrastructures technologiques et d’équipements individuels. Parmi les exceptions remarquables figure la Beni American University, la première université en ligne du Nigéria.
L’e-learning et l’Afrique, une histoire méconnue et pourtant en plein développement, avec un futur assurément impressionnant. De manière générale, et malgré les multiples crises terribles traversées par le continent, l’Afrique dispose d’un potentiel d’avenir extrêmement prometteur, déjà bien compris par les plus visionnaires.