[International] Pourquoi les pays asiatiques dominent l’Éducation mondiale

C’est désormais acté depuis de longues années : les pays asiatiques possèdent les systèmes éducatifs les plus performants du monde, en termes de résultats scolaires. Comment justifier une telle domination écrasante ? Quelques explications sur un phénomène avant tout sociologique.

Une domination écrasante des systèmes éducatifs asiatiques

Pour mesurer et comparer les performances des systèmes éducatifs des nations, il existe le sacrosaint Pisa, qui tous les trois ans publie implacablement ses listes de résultats. Un rendez-vous rituel de plus en plus redouté par la France, constamment reléguée dans d’obscures positions, comme lors de la dernière édition 2016. A l’inverse, les pays asiatiques triomphent à chaque édition, écrasant les dix premières places.

Pour la cession 2016, Singapour s’est adjugé toutes les premières places en mathématiques, sciences et lecture. Hong-Kong, le Japon, Macao, le Tapei chinois et la Corée du Sud suivent tous dans les premières places, ne laissant que quelques miettes aux autres nations. Seuls le Canada, la Finlande et l’Estonie tirent leur épingle de ce jeux asiatique, en obtenant de bons résultats dans les dix premières places.

Respect, travail, réussite et pression sociale

L’une des explications majeures de cette domination asiatique réside dans une approche bien particulière de l’éducation. Celle-ci est perçue comme sacrée, absolument déterminante dans la future réussite professionnelle des jeunes étudiants, et vectrice d’un fort positionnement social. L’importance accordée au savoir et au travail y est extrêmement développée, corrélée avec un respect inné de la hiérarchie, et donc des enseignants. L’objectif tacite de plusieurs pays asiatique est aussi de rattraper et dépasser le très envié Japon, pourtant en perte de vitesse depuis plusieurs années.

Un exemple de cette sacralisation de l’éducation est procuré par la Corée du Sud, chaque jeudi de la deuxième semaine du mois de novembre. Entre 13h05 et 13h45 aucun avion n’arrive ou quitte le pays, le trafic routier est partiellement arrêté. Quelques dizaines de minutes de respiration pour laisser tranquilles 650 000 lycéens appelés rituellement à passer un QCM pour intégrer le système universitaire et surtout les trois plus prestigieux établissements nationaux, Yonsei, Seoul et Korea University. Une voie assurée vers l’emploi et le prestige social.

Tout n’est cependant pas rose dans le monde éducatif asiatique. Conséquence des efforts énormes demandés aux élèves, la compétition est très rude, et la pression sociale extrême pour réussir. Dans les cas les plus graves, et de manière certes rare, des suicides d’élèves se sont produits après des résultats insuffisants.