Honneurs républicains pour Samuel Paty
Alors que se déroulera demain une cérémonie d’hommage à l’enseignant Samuel Paty tombé au champ d’honneur de l’Éducation, le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer vient d’annoncer le décernement de la légion d’honneur à titre posthume, entre autres distinctions républicaines à venir.
Légion d’honneur et palmes académiques pour l’enseignant assassiné
Le ministre de l’Éducation nationale a affirmé ce matin devant les caméras de BFM TV vouloir honorer le “martyr” Samuel Paty, qui sera décoré demain de la légion d’honneur à titre posthume dans la cour de la Sorbonne. En hommage à la profession de l’enseignant victime de son devoir, Jean-Michel a également ajouté vouloir le nommer commandeur des palmes académiques, un ordre honorifique civil universitaire créé par Napoléon dans la lignée de la légion d’honneur. “C’est emblématique“, a déclaré le ministre. “C’est l’ordre qui va avec les professeurs, le monde de l’éducation. Encore une fois, son martyr vaut bien cette reconnaissance de l’institution“.
En plus de ces distinctions personnelles et immédiates, Jean-Michel Blanquer a également souhaité impliquer l’ensemble des élèves aux commémorations de la tragédie, avec le désir de “marquer le coup à la rentrée“, avec une minute de silence dans tous les établissements le 2 novembre prochain. Le spectre du non respect de cette minute, déjà observé dans les précédentes commémorations d’attentats, a déjà été anticipé : “Toute éventuelle perturbation” devrait ainsi se voir durement sanctionnée. Le ministre a également assuré vouloir “qu’il n’y ait aucun angle mort, que ça se passe dans toutes les écoles, tous les collèges, tous les lycées de France sans exception“.
Le fils de Samuel Paty pupille de la Nation
Quelques heures après ces annonces, le ministre de l’Éducation nationale a réalisé une autre annonce, cette fois-ci à l’Assemblée nationale. En tombant sous les coups de son assassin, Samuel Paty a laissé un très jeune fils. “Je pense à son fils de 5 ans qui sera désormais pupille de la nation”, a déclaré Jean-Michel Blanquer devant les députés, une fois n’est pas coutume unanimes pour l’applaudir durant de longues secondes.
En France le statut de “pupille de la Nation” existe depuis un siècle, créé en 1917 dans la foulée des ravages occasionnés par la Première Guerre mondiale, privant de père des dizaines de milliers d’enfants. La qualité s’est par la suite étendue aux parents rendant des services à la Nation, et plus récemment aux victimes du terrorisme. Il ne s’agit pas du même statut que “pupille de l’État”, cette dernière qualité désignant des mineurs orphelins de parents décédés, abandonnés ou encore nés sous X. Le pupille de la Nation demeure avant tout sous la responsabilité de la famille, l’État venant ensuite.
