Et si on changeait de notation ?

Le système de notation sur vingt est parfois décrié par le corps enseignant. Alors que dans les écoles primaires, les notations chiffrées se font de plus en plus rares, au profit d’une évaluation des compétences, les classes du secondaire sont encore régies par ce système qui dit que si l’élève a moins de 10 lors d’évaluations ponctuelles, il ne peut passer en classe supérieure, peu importe le travail personnel qu’il fournit. Mais certains professeurs pensent que même dans le secondaire, la notation n’est pas nécessairement la meilleure évaluation. C’est par exemple le cas de Célia Guerrieri, professeur de lettres à Nice, qui revient sur sa façon d’évaluer les élèves dans une interview accordée au Café Pédagogique.

Des notes mal considérées par les élèves

D’après elle, les notes ne permettent pas aux élèves de progresser, puisqu’ils ne les considèrent pas comme un indicateur de leurs connaissances, mais comme une façon de se classer les uns par rapport aux autres.  De plus, ils les considèrent souvent comme un jugement qui serait porté à leur personne ou leur intelligence, ou seulement un moyen de passer dans la classe supérieure, et non comme des perspectives d’évolution, mettant en lumière les points à retravailler. Ainsi, les élèves ont trop souvent tendance à travailler pour obtenir une note, et non des connaissances. Donc, certains élèves peuvent avoir des notes correctes, mais sans avoir les acquis nécessaires, quand d’autres auront fourni beaucoup de travail sans réussir à avoir de bonnes notes.  Ainsi, la jeune professeur propose de ne pas noter l’activité pédagogique elle même, mais l’implication de l’élève dans l’activité.

Redonner confiance aux élèves

Grâce à l’évaluation par compétences, les élèves voient leur travail valorisé. Ainsi, plutôt que d’atteindre tout juste la moyenne en ayant fourni des efforts remarquables, l’évaluation par compétences permet de rendre honneur à leur travail. De ce fait, les risques de démotivation des élèves sont réduits, puisque leurs efforts paient. Ainsi, la méthode permet d’éviter la panique qui peut être ressentie face à un devoir, et permet donc de réduire la pression. Ainsi, les élèves peuvent recentrer leur travail sur leurs compétences et leurs acquis, plutôt que de viser la note fatidique de 10/20. De plus, comme ils savent que chaque participation apportée leur sera bénéfique, les élèves auront tendance à plus participer oralement. La méthode ne notation par compétences permet donc de favoriser la confiance des élèves dits « moyens », puisque ceux qui ont plus de capacités restent très bons, et ceux qui ne veulent pas travailler gardent leurs notes basses.

Ainsi, cette méthode permet aux élèves travailleurs de voir leurs efforts récompensés, mais ils doivent tout de même comprendre que le jour du baccalauréat, seule la note compte, et qu’il faudra bien obtenir au minimum 10 de moyenne pour obtenir le diplôme.