Education : vers une hausse des salaires?
Les enseignants devraient voir leur salaire augmenter de “ 300 euros en moyenne en 2020 “, vient d’indiquer le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer. Une annonce opportune et dans les faits à relativiser, sur fond de tensions depuis le printemps, avec une rentrée délicate à venir.
300 euros de plus pour les enseignants
L’annonce du ministre de l’Education hier sur BFM TV intervient a priori à point nommé, avec déjà la menace de grêves planant sur la rentrée, et des enseignants pétrifiés dans le doute. Mr Blanquer a indiqué que ces “300 euros en moyenne” proviennent de l’augmentation du budget de l’éducation nationale à venir, avec un milliard d’euros supplémentaires. Dans les faits, cette mesure n’est pas nouvelle, et ne fait que régler un accord qui avait été conclu sous le précédent quinquennat.
Le ministre de l’Education a également évoqué les Réseaux d’éducation prioritaire (REP), où de son aveu même il est “plus difficile” d’enseigner. En plus des primes de 2 500 euros déjà existantes, Mr Blanquer a annoncé un ajout de 2 000 euros pour les enseignants en REP. D’autres avancées sociales pourraient suivre, le ministre de l’Education ayant affirmé d’autres “mesures spécifiques” prévues à une date encore inconnue. Les salaires des enseignants français figurent pour l’instant parmi les plus bas d’Europe.
Des annonces pour les enseignants à relativiser
Si la hausse promise de 300 euros en moyenne peut sembler alléchante, dans les faits son impact sera limité. Quelques heures après l’annonce de Mr Blanquer, le Ministère de l’Education a apporté de sérieuses nuances : la hausse de 300 euros sera annuelle et non pas mensuelle, et de surcroît il s’agira d’un traitement brut. Ainsi pas de quoi augmenter sensiblement la hausse du pouvoir d’achat des enseignants, d’autant que cette hausse doit être mise en perspective avec un facteur important.
C’est un mal qui touche la fonction publique depuis de longues années : le gel de la valeur du point d’indice. Après avoir été longtemps gelé jusqu’en 2015, cette valeur l’est de nouveau depuis 2018. Ainsi les salaires n’ont cessé d’être affaiblis ces dernières années par l’inflation. La hausse de 300 euros devrait plutôt être de nature à rattraper ce retard dans les salaires, mais sans vraiment signifier une revalorisation. En somme pas de quoi atténuer l’inquiétude d’une profession naufragée.
“Quand une société ne peut pas enseigner, c’est que cette société ne peut pas s’enseigner.” – Charles Péguy.