Éducation : le point sur les annonces gouvernementales
Après plus d’un mois d’enseignement confiné, de nombreuses questions sur le pendant et l’après restent en suspens. Quelles primes pour les enseignants? Les écoles rouvriront-elles avant la rentrée? Qu’en est-il des concours des grandes écoles et des vacances d’été? Le point sur la situation dans l’Éducation.
Les primes pour les enseignants
Une fois n’est pas coutume, les enseignants et de manière générale les fonctionnaires devraient être récompensés pour leurs services, avec une prime exceptionnelle. Du moins ceux qui sont directement ou indirectement impliqués dans la crise du coronavirus, c’est-à-dire un fonctionnaire sur cinq (400 000 personnes). Ceux-ci incluent logiquement les soignants, avec une prime maximale de 1 500 euros, les forces de police, les agents de l’administration pénitentiaire et notamment les douaniers.
Pour la prime des enseignants, le flou est encore toutefois de mise. Les annonces gouvernementales indiquent une récompense pour les enseignants continuant à faire classe en présentiel aux enfants de soignants, ce qui a priori ne concerne pas l’ensemble du corps enseignant. Cependant, le ministère de l’Éducation a également indiqué vouloir verser une prime également aux fonctionnaires confinés chez eux mais continuant à exercer, maintenant ainsi le doute sur les bénéficiaires. Cette éventuelle prime devrait par ailleurs concerner l’ensemble des fonctionnaires, qu’ils soient titulaires ou agents sous contrat.
Une réouverture des écoles le 11 mai?
Selon la dernière allocution du président de la république, les crèches, écoles, lycées et collèges (mais non les universités) devraient rouvrir progressivement à partir du 11 mai. À peine annoncée, cette déclaration a aussitôt déclenché une vague d’inquiétude, fondée sur des éléments pragmatiques : l’impossibilité de respecter le confinement dans des salles de classe étroites avec vingt à trente élèves, et les risques évidents de propagation du virus. Rien n’est pour l’instant décidé, un retour en arrière sur la décision étant assez probable, à l’instar de l’annonce avortée de maintien de confinement pour les seniors.
Plutôt que de trancher entre un retour ou non à l’école, plusieurs avis pondérés émergent, dont celui du professeur de politique et d’économie Jean-Jacques Zambrowski, interrogé par LCI. Ce dernier propose d’opter pour un aménagement de l’emploi du temps rationnel, avec par exemple un jour sur deux d’école alternant la moitié des effectifs, permettant d’obtenir le fameux respect des distances même en classe. Avec en corrélation un puissant soutien logistique sanitaire (nettoyage continu des locaux, gel, masques…), permettant d’assurer à tout moment le maintien des gestes barrières. Certaines cités (Montpellier, Lille) refusant d’ores et déjà d’imaginer une réouverture, M. Zambrowski propose par ailleurs d’opter au cas par cas selon les mairies, une réouverture même partielle des classes valant toujours mieux qu’une fermeture nationale.
Les concours des grandes écoles maintenus
Le problème épineux du maintien des concours dans l’éducation devrait être solutionné, si la pandémie maintien son recul, à partir du mois de juin. L’ensemble des concours de rentrée dans les grandes écoles devrait ainsi prendre place à partir du 20 juin, et courir jusqu’au 7 août pour les oraux terminaux. Plusieurs centaines de milliers de candidats aux classes préparatoires et grandes écoles sont concernés, avec des échéances de plus en plus contraintes au fil du temps avec la rentrée académique de septembre-octobre.
Pour faire face aux lourds problèmes logistiques similaires à la réouverture des écoles, le ministère de l’Éducation a mis sur pied un “comité de pilotage” confié à la doyenne de l’Inspection générale de l’Éducation, Caroline Pascal. Son rôle officiel sera d’assurer l’organisation des concours, une tâche ardue passant par une mise en place rigoureuse des locaux de concours, avec un cadre strict pour assurer le maintien des distances de sécurité.
L’horizon incertain des vacances d’été
Si pour certaines catégories de personnes (célibataires appréciant la solitude, couples sans enfants, heureux propriétaires de maisons avec jardins…) le confinement possède d’agréables facettes, pour bon nombre d’autres (parents avec enfants en bas âge…) cette période historique relève d’un véritable calvaire. La question n’a ainsi rien de paradoxal : qu’en sera-t-il des vacances d’été? L’allocution présidentielle n’ayant pas permis d’éclairer des éléments de réponses, Christophe Castaner est intervenu le lendemain au micro de France Inter, sans toutefois disposer lui-même d’éléments probants. Le ministre de l’Intérieur a ainsi botté en touche, non sans habileté.
Difficile de dresser un tableau noir des vacances d’été, un moment sacré de l’année pour les Français depuis la fin des années 30. Plutôt que de s’attirer des foudres générales, M. Castaner a ainsi évoqué ce qu’il conseillerait à sa famille : “Il y aura des vacances d’été, mais si on considère que les vacances d’été, c’est pour partir à l’étranger, je pense qu’on ne s’adresse qu’à une toute petite partie des auditeurs…“. Une manière d’inciter les Français à rester dans l’hexagone, ce qui est en effet de toute façon le cas habituel pour la très grande majorité d’entre eux. Une chose est sûre, les vacances d’été, comme de manière générale cette année 2020, n’auront rien d’habituel.
Le «plan de déconfinement» sera annoncé dans moins de dix jours; un exercice glissant, mêlant espoirs de liberté et fermeté pour éviter le pire.