Éducation: la déroute des autotests
Le déploiement des autotests dans les établissements scolaires n’en finit pas de poser des problèmes. Près de la moitié d’entre eux sont inutilisables, à cause d’une notice indiquant une issue à tous les coups négative. Un problème gênant, qui s’ajoute à une liste déjà fournie depuis le début de leur mise en service.
Des autotests invariablement négatifs?
Révélée par le Canard enchaîné, l’information à de quoi surprendre – si ce n’est inquiéter : près de la moitié des commandes d’autotests dans les établissements corrects portent sur du matériel défectueux, issu du fabricant Panbio. Le résultat négatif indique en fait une positivité au Covid, et vice et versa. L’erreur a été signalée quelques jours après l’entrée en service, et vite identifiée: ce ne sont pas les tests qui sont fautifs, mais la notice d’emploi, totalement erronée.
Le ministère de l’Éducation a reconnu le problème auprès du Monde : “L’erreur, qui a été rectifiée, concerne effectivement 43 % des commandes actuelles, et les tests Panbio destinés aux professeurs du secondaire“. Une nouvelle notice correcte a été rapidement improvisée et mise en ligne, établissant le fonctionnement correct des tests. Le lien vers cette notice virtuelle a été envoyé par courriel aux équipes enseignantes, afin de tenter de rétablir au plus vite la situation.
Les autotests dans les établissements scolaires, malaimés?
Moins d’un mois après le début de leur déploiement, les autotests dans l’Éducation n’en sont pourtant pas à leur premier couac. Trois jours après l’entrée en service des premiers matériels, une erreur avait déjà été signalée, d’un autre fabricant. L’autotest fonctionnait là-aussi normalement, mais il n’existait cette fois-ci aucune notice d’emploi en français. Un oubli frustrant, puis la notice fournie comprenait pas moins de huit langues différentes.
Ces erreurs ont fait plus ou moins sourire les milieux éducatifs, longuement oubliés depuis le début de la pandémie, même si au plan comptable l’affaire du déploiement des autotests se chiffre pour l’instant à plus de 250 millions d’euros. Au total, 60 millions d’autotests sont censés être déployés d’ici l’été; un objectif ambitieux, puisque la réticence était déjà forte avant même le début des problèmes, de nombreux directeurs d’établissements évoquant le manque de personnels volontaires pour superviser les tests.