[École] Un retour aux fondamentaux professé par Mr. Blanquer
Face aux performances au moins médiocres des élèves français régulièrement sanctionnées par les études internationales, le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer tape du poing sur la table en publiant des « recommandations » officielles pour un retour aux bases du savoir – ce qui ne plaît pas à tous le monde.
Le retour en force du calcul et de la dictée en classe
Ce n’est pas un secret : les jeunes élèves français sont loin de figurer dans le peloton de tête mondial en termes de résultats scolaires. Selon le dernier classement PISA, ils plafonnaient à la 19ème place en matière de lecture, et à d’obscures 26èmes positions en mathématiques et sciences. De quoi alarmer (tardivement) le ministère de l’Éducation, et conduire à la publication officielle le 26 avril 2018 d’un guide référence et quatre recommandations pour remonter le niveau.
L’arsenal de recommandations publié fleure bon (ou mauvais selon les points de vue) l’école du siècle dernier, qui certes affichait des performances autrement meilleures. Au programme : le retour du bon vieux calcul mental à raison d’au moins quinze minutes par jour, la remise au goût du jour de la sacrosainte dictée, et des exercices quotidiens d’écriture, dans un monde désormais marqué par l’écriture numérique.
Le retour à la méthode syllabique
L’autre grande direction militée par le ministre de l’Éducation nationale, c’est le retour à la méthode syllabique, abandonnée depuis longtemps face à la méthode globale. Surnommée
« b.a. – ba », cette méthode stipule d’identifier chaque lettre présente dans un mot afin de les associer en syllabes. Une évidence pour Mr. Blanquer : « Entre quelque chose qui ne marche pas – la méthode globale – et quelque chose qui fonctionne – la syllabique –, il ne peut y avoir de compromis mixte ».
Ce ensemble de proposition suscite sans surprise nombre de réactions négatives au sein du corps enseignant. Francette Popineau, co-secrétaire générale et porte-parole du SNUIpp dénonce ainsi une ingérence dans la pédagogie qui n’est pas censée être du ressort du ministre : « Il faut rappeler qu'il y a un cadre de loi qui existe qui est constitué par les programmes. Laisser entendre que la liberté, ce serait l'anarchie, c'est mal comprendre ce qu'est la liberté pédagogique. Pour nous, ça c'est une forme de mépris ».
Faisant fi des accusations, Mr Blanquer évoque pour sa part un simple guide à destination des enseignants, et non des injonctions inflexibles : « L'idée n'est pas d'homogénéiser les pratiques, mais de créer une référence commune. Ce n'est pas la même chose ».