[École] PISA 2016 : l’éducation française médiocre
Il était attendu et redouté par les nations les moins confiantes dans leur système éducatif : le classement PISA 2016 vient de livrer son verdict. Peu de surprises dans cette nouvelle évaluation internationale, où les meilleurs élèves demeurent de manière indétrônable les pays asiatiques. Et la France reste fidèle à ses anciennes performances : médiocre.
L’éducation nationale française dans la moyenne de l’OCDE
Cette année le classement PISA mettait l’accent particulièrement sur les sciences, avec 500 000 élèves testés dans 70 pays du monde entier. Pour les pays de l’OCDE, la moyenne s’établit à un score de 493 points. La France se situe tout juste au-dessus de cette moyenne avec 495 points, stagnant à une médiocre 26ème place partagée avec l’Autriche. Certes devant l’Italie (481) et l’Espagne (493), mais derrière la Belgique (502) et l’Allemagne (509). Et sans parler de Singapour (556) et le Japon (538), qui occupent fermement les deux premières places.
De manière générale, les pays de l’OCDE ont fort peu progressé, à l’exception du Portugal et d’Israël. La Finlande, souvent citée comme modèle mondial de l’éducation et habituée des premières places, connait une forte baisse de 11 points. Elle conserve certes une excellence 5ème place, isolée avec l’Estonie (3ème) et le Canada (7ème) entre les nations asiatiques, qui écrasent le club fermé des dix premières positions.
De profondes disparités sociales dans les résultats
Autre enseignement (confirmation) de cette nouvelle édition du PISA, les disparités dans l’éducation nationale française demeurent puissantes. Les milieux sociaux d’origine représentent un sérieux vecteur dans les résultats, participant largement à l’entretien d’un phénomène bipolaire, avec d’une part l’existence ancienne d’une élite brillante, et de l’autre un vaste groupe d’élèves en difficulté. Ce qui est ainsi traduit par l’OCDE : « Le milieu socio-économique explique en France plus de 20 % de la performance obtenue par les élèves de 15 ans, contre seulement 13 % pour la moyenne des pays de l’OCDE. »
Comme à chaque publication du PISA, les commentaires acerbes n’ont pas tardé. Camille Bedin, secrétaire nationale du parti Les Républicains, n’a pas manqué de saisir la balle au bond : « Une nouvelle fois, les chiffres montrent que les jeunes Français réussissent moins bien qu'une majorité de leurs homologues de l'OCDE. Ils soulignent la grave tendance au creusement des inégalités par l'Ecole elle-même ! L'ascenseur social n'est plus seulement en panne, il fait désormais marche arrière ». La France reste, plus exactement, légèrement supérieure à la moyenne de l’OCDE.
Les résultats du PISA ne constituent – malheureusement – pas une surprise pour la France. Une récente étude pointait déjà du doigt les mauvais résultats des élèves de CM1 en mathématiques, derniers dans un classement européen.