[École] Les propositions sur le numérique à l’école d’Alain Juppé et François Fillon

Les deux candidats de la primaire de la droite et du centre proposent dans leurs projets plusieurs initiatives en faveur du numérique à l’école. Si le Plan numérique de l’actuel gouvernement n’est jamais nommé, François Fillon et Alain Juppé s’engageraient pourtant à pérenniser voire amplifier le virage numérique pris par l’Éducation nationale depuis deux ans.

Des « junior start-ups » du numérique dès le lycée

Le candidat Alain Juppé a souvent évoqué l’importance de prendre en compte la numérisation de la société, phénomène s’appliquant en particulier à l’éducation. Plusieurs de ses propositions vont ainsi en ce sens, comme l’introduction de cours de programmation à l’école, pour « rendre l’élève ‘‘acteur’’ en cours (créations de sites web, analyse de data…) et encourager le travail de manière collaborative ».

L’objectif est aussi d’établir un lien entre numérisation de l’éducation et avenir professionnel, à travers plusieurs idées, dont celle de « systématiser les interventions des acteurs du numérique en collège et lycée et encourager la création de ‘‘junior start-ups’’ au lycée ». L’autre proposition phare concerne l’enseignement universitaire, souvent critiqué pour son manque de connections avec les secteurs professionnels : « renforcer les liens entre monde universitaire et écosystème entrepreneurial : mise en place de modules « entrepreneuriat », facilitation de stages, hébergement d’incubateurs, etc ».

Un CAPES informatique pour les futurs enseignants

Le numérique à l’école constitue également un terrain de réformes pour François Fillon, qui souhaite de manière générale arrêter d’être « à la traîne des géants américains et asiatiques ». Le candidat à la primaire souhaite lui aussi inscrire le codage au programme des enseignements. Une autre proposition consiste à accélérer l’évolution des manuels scolaires, dont 25% seraient amenés à passer au format digital au cours du prochain quinquennat ; un projet en partie financé par la réduction des dépenses sur l’achat des livres papier (350 millions d’euros par an).

Sur le sujet sensible de la formation des professeurs au virage numérique, François Fillon propose la mise en place d’un CAPES informatique, qui permettrait de former en profondeur les professeurs sur les TICE, et de créer une nouvelle catégorie d’enseignants spécialisés. Les chefs d’établissement se verraient par ailleurs laisser une très grande marge de manœuvre sur la mise en place du numérique dans leur établissement, avec 80% de la dépense gérée au seul niveau local.

Le Plan numérique prévoyait d’équiper tous les élèves de 5^ème d’une tablette numérique à l’horizon 2018, soit un an après l’élection présidentielle à venir. En cas de résultats défavorable pour l’actuel gouvernement socialiste, ce plan ne devrait toutefois pas être modifié, selon les propos de Madame Najat Vallaud-Belkacem : « Il ne sera pas soumis aux aléas de telle ou telle alternance politique ».