[École] La Polynésie française, bonne élève de l’École numérique
La ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur était récemment en déplacement en Polynésie française, l’occasion de mettre en lumière les besoins éducatifs spécifiques des collectivités d’Outre-mer. Et malgré les facteurs géographiques, la Polynésie fait par partie des meilleurs élèves en matière de transition numérique, grâce à des initiatives énergiques à tous niveaux.
Une volonté forte de développement numérique
Si la Polynésie française fait partie des dix-sept territoires non autonomes recensés par l’ONU, celle-ci dispose de son propre organe exécutif sous la forme du « gouvernement de la Polynésie française », avec son propre président et ses ministres. Madame Nicole Sanquer-Fareata est ainsi ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur depuis 2014, avec une puissante volonté de transformation numérique : « depuis deux ans nous avons incité à l'usage du numérique dans les écoles. Au niveau du ministère nous avons accompagné les établissements sur le plan de l'équipement ».
Cette transition numérique est appuyée par le vice-rectorat de Polynésie, dirigé par Jean-Louis Baglan : « La Polynésie avance vite sur l'École numérique, il y a une vraie volonté locale. En pratique, la plupart des collèges sont aujourd'hui équipés de tablettes numériques, grâce à une dotation de l'État et du Pays ». Outre les presque désormais classiques tablettes, figurent aussi des ordinateurs portables et de manière originale de petits robots, à destination des écoles primaires, afin d’enseigner le codage dans les classes de CE1.
Le haut-débit pour tous, l’objectif clé du développement numérique
Si les outils et solutions numériques viennent en partie de métropole, ils sont aussi parfois développés au niveau local. « Certaines équipes avancent plus vite que d'autres, analyse Jean-Louis Baglan. Des enseignants montent des projets et nous demandent une assistance technique. Par exemple pour construire des outils de géométrie continus entre le CM2 et la 6ème, des enseignants ont travaillé sur la pédagogie et ont eu besoin de notre assistance technique pour le développer ».
L’obstacle principal reste toutefois la connexion internet, face aux énormes contraintes géographiques. Déjà difficile sur Tahiti, elle représente une sérieuse difficulté sur les quatre autres archipels. L’un des objectifs de la visite de Najat Vallaud-Belkacem était ainsi de faire reconnaître la Polynésie française comme éligible aux fonds du Plan d'accès au haut-débit, avec à la clé de solides financements en provenance de métropole.
Avec des facteurs géographiques et sociaux aussi particuliers que celles présidant en Polynésie, l’initiative personnelle est un atout clé. Et selon Jean-Louis Laflaquière, l’un des responsables Numérique de l'éducation polynésienne, « Les enseignants doivent souvent créer eux-mêmes le contenu pédagogique, mais ça ils savent faire ».