Deux serious games sur la Grande Guerre et la mémoire
Avec les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale se pose la question de transmission de la mémoire. Si les grandes vagues de collectes d’objets privés pour numérisation ont remporté un succès certain, son intérêt pour les plus jeunes reste peu évident. Les serious games peuvent représenter un atout conséquent pour les générations ultra connectées. En voici deux exemples proposés par le Canadian War Museum et l’Office National des Anciens Combattants.
Serious Game Première Guerre mondiale
« ‘‘A l’assaut’’ est une aventure interactive qui vous permet de faire l’expérience de la vie dans les tranchées pendant la Première Guerre mondiale », annonce le site web du Canadian War Museum. Le joueur incarne l’un des 418 052 soldats du Corps canadien envoyés combattre outre-Atlantique lors de la Première Guerre mondiale. L’action est annoncée se dérouler à l’automne 1916, a priori au cours des épouvantables batailles de la Somme, de Passchendaele ou encore de la crête de Vimy. Au programme, les aléas de la vie du soldat, où contrairement à l’imagerie populaire les combats sont rares, mais les bombardements fréquents, et les soucis quotidiens épuisants : froid, boue, rats, manque de sommeil, nourriture et autres angoisses omniprésentes. Une description habile de la vie réelle dans les tranchées, fondée sur des témoignages de soldats, où l’aspect ludique et romanesque est à chaque épisode doublé d’un important glossaire de mots et d’expressions de la Première Guerre mondiale.
Serious Game sur la transmission de mémoire
« Passeur de Mémoire » s’annonce plus calme qu’à « l’assaut ; cette fois-ci les combats sont terminés depuis longtemps, et il s’agit pour le jeune joueur d’aider son grand-père à retrouver ses souvenirs. Dans cet objectif mémoriel, une série d’épreuves permet de replonger dans l’histoire du XXe siècle. « Chacune d’entre-elles permet d’approfondir ta connaissance des anciens combattants et des valeurs qui ont présidé à leur engagement », précise le site web de l’ONAC. Une machine à voyager permet opportunément au joueur d’effectuer quatre voyages à travers le siècle précédent, avec autant de conflits. La Première Guerre mondiale offre la possibilité de prendre le volant d’un des fameux taxis de la Marne ; durant la Seconde Guerre mondiale il faudra réussir à franchir la ligne de démarcation ; une carte interactive permet de situer les guerres de décolonisation, et enfin un dernier niveau évoque les missions modernes de l’armée française. Ludique pour les plus jeunes, mais aussi instructif même pour les plus grands.
Les serious games, encore peu développés dans l’éducation nationale, séduisent pourtant massivement dans leurs premières expérimentations. La discipline historique s’adapte en outre particulièrement bien à ces types de logiciels ludo-éducatifs. A voir si le gouvernement confirmera prochainement son apparent attrait pour ces outils numériques.