Coronavirus : bientôt des cours en ligne?

Aux micros d’Europe 1 ce matin, le ministre de l’Éducation a affirmé ne pas laisser de côté les milliers d’élèves concernés par la quarantaine en France, de même que les élèves retenus en Chine. Un projet de plateforme de cours à distance est ainsi en élaboration, qui pourrait être étendu à d’éventuelles fermetures d’établissements scolaires. 

Une plateforme spéciale réalisée par le CNED

Selon les directives du ministère de l’Éducation, les élèves français de retour d’un séjour en Italie du Nord, en Chine et notamment en Corée du Sud doivent rester confinés quatorze jours. Un délai susceptible de se révéler préjudiciable pour la scolarisation, même si Mr Blanquer déclarait ce matin : “Nous sommes préparés depuis plusieurs semaines“. Un dispositif a ainsi été élaboré en partenariat avec le CNED, l’organisme officiel d’enseignement à distance de l’État, afin de venir en aide aux plus de 2 000 élèves français forcés de rester cloîtrés chez eux en attendant le délai imparti. “Je peux vous le dire : on a notre dispositif qui est prêt, je l’ai testé moi-même“, a insisté le ministre de l’Éducation.

Outre les élèves de retour des pays les plus touchés par le coronavirus, le dispositif concerne aussi les jeunes Français retenus en Chine, et le collège de Crépy-en-Valois, fermé après la mort de l’un de ses enseignants. La plateforme d’urgence mise en place par le CNED est annoncée pouvoir supporter sept millions de connexions en même temps, soit bien plus que nécessaire, mais le dispositif prend en compte les risques de voir les confinements s’étendre à grande échelle. D’après M. Blanquer, “tous les scénarios sont sur la table pour être prêts en cas de nécessité“.

Des classes virtuelles pour faire face au coronavirus?

Dans l’immédiat, la perspective de fermetures massives d’établissements scolaires n’est pas encore à l’ordre du jour : “Nous sommes à un stade où la bonne mesure, c’est de demander aux personnes de rester chez eux quand elles sont contaminantes. Ensuite, on peut éventuellement fermer des lieux, mais il faut le faire avec discernement, parce qu’il y a de bonnes raisons de le faire et être bien organisé”. Malgré tout, cette éventualité semble se rapprocher rapidement, au vu des multiples mesures d’annulations prises (matchs internationaux, salons…).

Si la situation venait à empirer, avec de larges mesures de confinement imposées, les cours en ligne pourraient évoluer en de véritables écoles en ligne. Le ministre de l’Éducation a ainsi évoquer des “classes virtuelles” avec ” un professeur[capable] d’être en visio avec l’ensemble de sa classe à distance“. Cette solution digitale, déjà appliquée dans nombres de pays bien avant l’apparition du virus (et sans être liée à une nécessité,) pourrait ainsi permettre de faire face efficacement à l’épidémie – à condition toutefois d’être équipé en matériel et en haut débit. Non sans une certaine ironie, le coronavirus pourrait ainsi contraindre la France a rattraper à vitesse grand V son retard dans l’enseignement numérique.