Enseigner peut rendre millionnaire
En Corée du sud l’e-learning et les MOOCs peuvent rapporter gros aux enseignants : entre 3 et 7 millions d’euros par an pour les plus habiles, devenus de véritables stars du web. Dans ce pays du sud-est asiatique, l’e-learning, le soutien scolaire et les prépas privées représentent un marché fortement lucratif, particulièrement attrayant pour les professeurs les plus motivés – habiles.
Professeur de maths super-star
Chal Kil-Yong est un jeune coréen millionnaire et star du web, rendu populaire par l’intermédiaire de ses vidéos pédagogiques. Il n’est pour autant pas chanteur, ni acteur ou humoriste, mais professeur de maths. Kil-Yong a su habilement utiliser un double levier: l’intérêt massif porté par les étudiants coréens aux cours du soir, et le marketing.
Kil-Yong réalise ainsi des MOOCs où il n’hésite pas à s’affubler de toutes sortes de déguisements pour attirer l’attention des lycéens désireux d’intégrer les prestigieuses facultés sud-coréennes. Et cela fonctionne : 300 000 élèves suivent ses cours en ligne, au prix ultra concurrentiel de 32 euros pour 20 heures de leçons. Pour faire fructifier ses affaires, Kil-Yong tourne ses MOOCs dans les très tendances studios de Gangnam, rendus célèbres par un certain chanteur star de Youtube. Kil-Yong complète en outre ses confortables revenus en étant financé pour couvrir des campagnes publicitaires, sur des produits censés améliorer la concentration.
La Corée du sud et le marché de l’enseignement
Chal Kil-Yong n’est pas un cas isolé en Corée du Sud. Kwon Kyu-ho est un professeur de littérature de haute renommée, et accessoirement lui-aussi millionnaire, qui a donné son nom à une chaise censée favoriser le confort d’apprentissage. Kyu-ho ne craint pas d’être franc : « J’ai toujours voulu être professeur, mais j’ai senti que l’enseignement scolaire traditionnel avait ses limites. Il y a d’autres manières d’enseigner. Et bien sûr, je gagne beaucoup d’argent avec ces voies alternatives ».
Ces professeurs-stars millionnaires surfent sur des perspectives particulièrement idéales, propres à la Corée du Sud. La demande de formation en prépa privée y est particulièrement forte, et l’engouement pour l’e-learning considérablement développé. Pour l’année 2012, les parents des jeunes élèves coréens avaient ainsi dépensé près de 15 milliards d’euros en prépas privés et enseignements extra-scolaires.
Pour diffuser un savoir à grande échelle, au plus grand nombre, rapidement et économiquement, l’e-learning et les MOOCs sont un des moyens les plus compétitifs. Et lorsque s’y ajoute une habilité certaine pour le marketing, la fortune est (peut-être) à la clé.
