[BAC] Vers une numérisation généralisée du BAC ?
La directrice de l’enseignement scolaire Florence Robine présentait officiellement vendredi la session 2015 du BAC. Comme le souligne le Café pédagogique, cette nouvelle édition sera marquée par le début d’un processus de numérisation, avec l’expérimentation des épreuves orales par visioconférences, d’un « livret scolaire numérique », et la mise en place progressive d’une « dématérialisation » de la correction des copies.
Numérique et BAC, pragmatisme et économies
L’une des grandes nouveautés du BAC 2015 concerne la possibilité de passer les épreuves orales à distance, par visioconférences ou webconférences. Cette innovation particulièrement utile et pragmatique est réservée aux candidats ne pouvant se rendre aux centres d’examens : malades, handicapés, incarcérés ou géographiquement trop éloignés.
Parmi les autres innovations de cette édition 2015 figure la mise en place d’un « livret scolaire numérique », testé dans les séries technologiques de quatre académies (Besançon, Rennes, Reims et Toulouse). Le livret scolaire, instrument de liaison entre les différents enseignants de l’élève mis en place en 2008, sera dématérialisé et devrait donner lieu aux premières délibérations anonymes de jury. D’autre part, la « dématérialisation » de la correction des copies (correction en ligne, avec de sérieuses économies à la clé) concernera la majeure partie des élèves des établissements d’enseignement français à l’étranger, et devrait être étendue à l’ensemble des élèves en 2016.
Moins de candidats, plus de répression contre la fraude numérique
Comme chaque année, le BAC est l’occasion d’une avalanche de chiffres et de statistiques. 684 734 candidats (- 0,32% par rapport à 2014), dont un peu plus de la moitié en sessions générales, se pencheront sur leur destin durant six journées, aérées de manière originale par un week-end. Chaque candidat coutera la somme de 81,40 euros à l’État, incluant la correction de 4 millions de copies, à raison de 5 euros par exemplaires pour les 170 000 correcteurs.
D’autres chiffres frappants concernent les sanctions prévues contre les fraudeurs. Si le BAC se numérise, les tentatives de triche elles-aussi, avec des moyens technologiques parfois stupéfiants, et une hausse des flagrants délits de près de 10% entre 2013 et 2014. Pour cette édition 2015, il faudra y réfléchir à deux fois avant de programmer sa calculatrice ou dissimuler son smartphone. Les risques : impossibilité définitive de s’inscrire dans le supérieur, et jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros pour les plus graves délits (usurpation d’identité, divulgation de sujets…).
A l’instar de l’exemple particulier d’internet, le numérique est de manière générale vecteur du meilleur, et potentiellement du plus grave. D’où l’intérêt d’être en mesure d’utiliser efficacement son formidable potentiel, tout en le maîtrisant et en l’encadrant étroitement.