Les professeurs remplacés par des robots?

Publié le 09/09/2014 à 10:52
Les professeurs remplacés par des robots?

Le Japon demeure en 2014, et de loin, le plus gros leader mondial de la robotique. Présents dans l’industrie, dans les champs et jusque dans les foyers, les robots s’installent inexorablement dans le quotidien des Japonais. Désormais, la possibilité de remplacer les enseignants par des humanoïdes n’est plus du domaine de la science-fiction. En France, cette perspective reste autrement sujette à caution.

 

Saya, enseignante et robot

 

Au Japon, le domaine de la robotique n’est pas simplement un défi technologique, c’est aussi (et surtout) un marché économique hautement stratégique, aussi bien pour l’intérieur que pour l’exportation.  Le Pays du soleil levant injecte ainsi des dizaines de millions d’euros dans ce secteur, dont il est le plus gros producteur et utilisateur dans le monde, avec pour objectif une démocratisation des robots à l’horizon 2025. A cette date, le Japon devrait compter un robot pour dix japonais. Le domaine particulier de l’e-learning n’est pas oublié, puisque le concept de l’enseignant-robot ne relève d’ores et déjà plus de la fiction. Le premier d’entre eux se nomme Saya, un anthropoïde féminin troublant de réalisme. Résultat de quinze années de recherches de l’université de Tokyo, Saya dispose d’une intelligence artificielle capable de comprendre et de transmettre les informations, tout en utilisant des mimiques appropriées. Le professeur mécanique est tout de même pour l’instant supervisé par un enseignant bien réel, en attendant une éventuelle diffusion à large échelle de ce concept.

           

robot education

 

Un robot – Saya français?

 

La perspective de voir bientôt une émule de Saya officier en France semble pour le moment assez éloignée. Selon un récent sondage d’Opinion Way pour la Casden, 84% des Français jugent le professeur « réel » irremplaçable. Un chiffre colossal, traduisant manifestement le respect des Français envers l’institution historique que représente l’Education nationale depuis la IIIe République. Ce refus massif du robot-professeur n’est pour autant pas synonyme de rejet de l’e-learning. Au contraire, 67% des sondés estiment l’usage d’Internet comme bénéfique sur l’apprentissage des élèves, et 74% jugent le web et les outils numériques comme facilitant le travail des enseignants. Cependant 85% des Français voient dans cette utilisation une modification des méthodes pédagogiques, qui seraient à considérer avec prudence. A l’instar de l’utilité des MOOC dont nous évoquions l’âge de maturité la semaine précédente, la place de l’univers virtuel semble pour les français se situer, dans l’immédiat, en tant qu’auxiliaire précieux de l’Education nationale.

Dans quelques années, si la réalité terrasse définitivement la fiction, les rentrées scolaires au Japon seront peut-être assurées par des cohortes disciplinées de Saya. Mais si l’Extrême-Orient s’annonce très réceptif aux prodiges de la technologie, la France demeure bien plus circonspecte. La perspective (ou le spectre) d’une Saya française s’annonce au mieux lointaine, si ce n’est chimérique.

 


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