Une semaine contre les anglicismes
Le goal n’a pas réussi à arrêter le penalty. Cette phrase d’actualité en ces temps de mondial de football n’est pas du goût de tout le monde. En effet, pour certains, il faudrait plutôt dire que le gardien de but n’a pas réussi à arrêter la pénalité. Car une initiative a été lancée par le Comité de vigilance contre le tout-à-l’ anglais, et qui vise à bannir de la langue française, pendant toute la semaine du 22 au 29 juin, les mots d’origine anglaise.
Un danger pour les langues nationales
D’après ce comité, rejoint par le groupe Non à l'anglais partout, la généralisation des mots d’origine anglaise dans le vocabulaire entrainera à terme la fin de la diversité linguistique internationale. Car l’anglais s’immisce partout, en créant de fortes inégalités entre les anglophones et les non-anglophones, tant d’un point de vue économique, où ils ont un avantage en parlant déjà la langue des affaires, que dans la vie pratique. Ainsi, cette suprématie mène à l’hégémonie d’une langue nationale, ce qui n’est pas juste vis-à-vis des autres langues. C’est pour cela que cette semaine de mobilisation a été lancée par des francophones, et n’est suivie pour l’instant que par des francophones (de France, Belgique, et Québec). Mais ils espèrent bien réitérer cette semaine pour l’élargir aux autres pays sentant leur langue et leur culture menacées par l’anglais, dans les années à venir.
Eviter les mots anglais
Ainsi, durant toute cette semaine, les participants doivent éviter au maximum d’utiliser des mots anglais dans des phrases en français. Donc si vous suivez des cours d'anglais, vous pourrez toujours les suivre même en prenant part à cette semaine de mobilisation. Ainsi, si un mot anglais sort naturellement au cours d’une phrase, il faudra chercher son équivalent en français, afin de se corriger la prochaine fois. Et c’est aussi un autre moyen de voir la diversité de la langue de Molière. De plus, un événement a été créé sur Facebook (ou plutôt sur le trombinoscope géant), où les participants pourront partager les mots anglais qu’ils ont remplacé.
Alors, cette action est un moyen de lutter contre la position universelle de l’anglais, puisque d’après le collectif mettant en place cette semaine, 10% de la population mondiale maitrise réellement l’anglais, quand seulement 6% l’a pour langue maternelle. Donc il apparaît un déséquilibre dans le rapport de force entre le poids de la langue et son utilisation, l’anglais n’ayant alors pas de légitimité pour être la langue internationale. Mais il est aussi bon de savoir que beaucoup de mots utilisés en tant que mots anglais aujourd’hui dans notre langue, comme bacon, challenge, et beaucoup d’autres, viennent à la base du français, sous forme d'un aller-retour après avoir été anglicisés.