Quand les cours en ligne sauvent une langue
L’Ayapaneco, un dialecte mexicain de l’état du Tabasco, était proche de devenir une langue morte. En effet, jusqu’à encore récemment, seulement deux personnes étaient capables de la parler. Mais ces deux personnes ne s’adressant plus la parole, les linguistes craignaient pour la survie de cet héritage millénaire. Mais une initiative du groupe Vodafone va peut être éviter à l’Ayapaneco de rejoindre les vingt-quatre langues qui disparaissent chaque année dans le monde.
Un sauvetage linguistique mouvementé
L’opinion publique avait pris connaissance de cette langue en 2011, quand le journal britannique The Guardian lui consacrait un article, qui avait largement été repris dans la presse internationale. A l’époque, Daniel Suslak, un linguiste mandaté par l’université de l’Indiana, tentait d’écrire un dictionnaire de la langue, dans le but de l’immortaliser. Mais la démarche n’avait pas aboutie, les deux locuteurs, Manuel Segovia et Isidro Velazquez, étant restés en froid, ne donnaient pas les mêmes définitions des mots au chercheur. Aujourd’hui, c’est Vodafone qui s’est associé au professeur de linguistique de l’université américaine de Stanford, James A. Fox, pour sauvegarder cette langue, et permettre aux deux locuteurs de l’enseigner à la nouvelle génération d’habitants d’Ayapa.
Une plateforme de cours en linge d’Ayapaneco
Ainsi, Vodafone apporte les fonds nécessaires pour sauver la langue, qui a survécu à la conquête espagnole du Mexique, et représente un pan entier de l’histoire de la province du Tabasco. Le groupe britannique a ainsi mis en ligne une plateforme pour apprendre l’Ayapaneco. Sur cette plateforme, les internautes peuvent « adopter » un mot du dialecte, en l’enregistrant directement depuis leur webcam après l’avoir écouté, et en le partageant avec le plus grand monde, pour que leurs contacts soient amenés à faire de même, et que tous ensemble, les internautes apprennent et sauvent la langue. De plus, Vodafone a participé à la construction d’une école dans le village d’Ayapa, aux côtés de tout le village qui s’est mobilisé pour sauver leur culture. Et les cours y seront donnés par Manuel Segovia et Isidro Velazquez.
Car grâce à ce projet, les deux septuagénaires se sont réconciliés et se sont reparlé. En effet, bien que leur différend serait dû à l’emploi de leur langue, ils ont réussi à convenir d’une même utilisation de l’Ayapaneco, pour pouvoir former les nouvelles générations à son emploi, et donc faire renaitre le langage de ses cendres. Alors, peut être qu’il sera bientôt possible de suivre un cours en ligne complet d’Ayapaneco !