Pourquoi la langue française a de l’avenir
Le constat devrait finir par attirer prochainement l’attention du monde : le français est de plus en plus parlé à travers le monde, et pourrait venir détrôner l’anglais. La raison principale en est la hausse fulgurante de la démographie du continent africain, où la langue de Molière est parlée à travers bon nombre de ses nations.
Le français, une langue africaine?
La langue de Molière est tout sauf l’apanage de son pays d’origine, la France. Près de 60% de ses locuteurs se situent en Afrique, un souvenir de son passé colonial. En 2018 pas moins de 300 millions de personnes à travers le monde utilisaient le français comme langue quotidienne, soit une hausse de près de 10% en quatre ans. Le français arrive ainsi en cinquième place des langues les plus parlées, derrière l’anglais, le mandarin, l’hindi, l’arabe et pour finir l’espagnol. Et la langue de Molière devrait logiquement se rapprocher de celle de Shakespeare dans un horizon pas si lointain, voire passer devant.
La raison est d’origine démographique : l’Afrique se lève. Avec une multiplication de sa population estimée à 4 ou 5 d’ici 2050, l’Afrique devrait faire bondir le nombre de francophones, avec près de 750 millions de personnes d’ici 2070. À cette date, 80% des francophones devraient se situer en Afrique, et le français pourrait se positionner sur le podium des langues les plus parlées. Toutefois les défis pour le continent risquent d’être gigantesques, avec une éducation déjà très parcellaire dans bon nombre de pays.
Une “Commission d’enrichissement de la langue française”
Placée sous l’autorité du Premier ministre et composée d’une vingtaine d’experts dispersés au sein de 13 ministères, la Commission d’enrichissement de la langue française est chargée de “créer des termes et expressions nouveaux afin de combler les lacunes de notre vocabulaire et de désigner en français les concepts et réalités qui apparaissent sous des appellations étrangères“. Fondée en 1996, cette commission travaille en partenariat avec l’Académie française, qui reste seule à juger de la validité et de la définition des mots de la langue française à la fin du processus; une fois l’accord obtenu, les nouveaux mots sont publiés dans le Journal Officiel.
L’objectif avoué de la commission, qui n’a nullement vocation à concurrencer l’Académie, est de redonner à la langue française ses lettres de noblesse sur la scène internationale, largement accaparée par l’anglais. Si la langue de Molière demeure l’une des langues de travail de l’ONU et des grandes organisations mondiales, son statut de langue d’élite dans les grandes puissances internationales n’est plus guère de mise. Dans le contexte présent des mouvements de population et de la montée démographique de l’Afrique, le but actuel de la commission est ainsi de promouvoir de nouveaux termes pour permettre aux étrangers de comprendre le français de manière intuitive.