Les étudiants de Harvard se mettent à la langue bretonne
Le breton touche de nouveaux adeptes. Après les 300 inscrits en études celtiques à l’université Rennes 2, Harvard, le plus ancien établissement d’enseignement supérieur aux Etats-Unis, s’intéresse à la langue régionale.
Un accord inattendu
Samedi 23 août, l’université rennaise annonce dans un communiqué de presse, la signature d’un accord entre son département de Breton et d’Etudes Celtiques et le département des Langues et Littérature Celtiques de l’Université de Harvard. Yann Bevant, chercheur au site rennais du Centre de Recherches Bretonnes et Celtiques (CRBC), a indiqué que cet accord a été initié en 2010 pendant des conférences d’Harvard, réalisées par des universitaires du CRBC.
Cet accord entre les deux universités a deux objectifs : « enrichir l’études des langues, littératures et culture auprès des étudiants de master et de doctorat, et intensifier la collaboration de recherche pour les enseignants-chercheurs des deux universités ».
Les cours se dérouleront sur une semaine avec de la linguistique, sans oublier l’enseignement de la culture et de l’histoire de la Bretagne car « on ne peut pas faire de la langue sans culture », précise Gwendal Denez, directeur adjoint du département breton à Rennes 2. Cette semaine d’apprentissage aura lieu au moins une fois tous les deux ans, la première étant fixée en septembre 2014. De plus, un système d’échange sera mis en place : les étudiants et enseignants d’Harvard pourront venir étudier en Bretagne pendant trois à six mois, pendant que les masters et doctorants rennais iront étudier dans l’université américaine.
Pourquoi cet engouement pour une langue régionale ?
Selon Yann Bevant, cet accord répare une erreur de l’Histoire : « le breton est la seule langue celtique qui n’est pas présente dans l’aire anglophone. Elle est donc assez absente des universités anglo-saxonnes ». Par ailleurs, Harvard était intéressé par le fait que le breton soit une langue vivante. Pour Gwendal Denez, cette reconnaissance de la langue par cette prestigieuse université donne une certaine fierté aux bretons mais aussi un bon coup de publicité à l’université rennaise.