L’enseignement immersif et la loi Molac
L’enseignement immersif est depuis le 8 avril une réalité dans l’enseignement public, adopté par le Parlement contre l’avis du gouvernement. Il sera désormais possible pour les parents et les établissements qui le souhaitent d’enseigner les langues régionales sur les horaires réguliers, en parallèle des matières classiques.
L’enseignement immersif validé par le Parlement
Le projet de loi du député du Morbihan Paul Molac remontait à l’année dernière, sur fond d’appauvrissement progressif de l’usage des langues régionales françaises. L’objectif était d’étendre “l’exception corse”, l’île étant effectivement la seule à pouvoir enseigner sa langue régionale pendant les horaires de cours réguliers. Le Sénat avait fait un premier pas favorable le 10 décembre en donnant son aval, s’opposant en cela ouvertement au Premier ministre, qui s’était déclaré contre le projet de loi Molac.
Le 8 avril dernier, l’Assemblée nationale s’est inscrite dans les pas du Sénat en validant définitivement la loi Molac, parachevant ainsi l’opposition du Parlement à l’avis gouvernemental. Les députés ont également repoussé l’amendement de suppression déposé par Jean-Michel Blanquer, stipulant que le projet était contraire à l’article 2 de la Constitution déclarant le français comme langue de la République. L’amendement du ministre de l’Éducation a été largement repoussé par 188 voix contre 111.
Les langues régionales non préjudiciables au français
À l’annonce de sa nette victoire, le députais Molac a réagi avec élégance, tenant à relativiser sa nouvelle loi. L’enseignement des langues régionales, pratiqué jusqu’ici dans les écoles en dehors des heures régulières, n’a pas porté préjudice aux résultats des élèves dans leur niveau de français, au contraire : “Dans les écoles associatives, les résultats en français sont supérieurs à la moyenne“.
Par ailleurs le député a rappelé le caractère non obligatoire de la loi, l’enseignement immersif demeurant en premier lieu à la discrétion des parents : “Cet enseignement immersif restera à la main des parents et des pédagogues“. Pour les établissements qui le souhaitent, il sera ainsi possible de proposer un enseignement immersif aux côtés des matières classiques, aux horaires normaux. La loi couvre aussi les établissements privés, avec un forfait scolaire réservé.