Langues : de moins en moins d’enseignants
L’enseignement des langues ne suscite plus d’engouement depuis longtemps. S’il fallait encore s’en convaincre, il suffit d’observer les dernières statistiques 2018 du CAPES, où malgré un important pourcentage d’admis, de nombreux postes sont cependant restés non pourvus, avec en particulier un manque criant d’enseignants en allemand.
Le désamour pour l’allemand
Le taux de sélectivité au CAPES est un bon indicateur de l’attrait pour chaque discipline. Si certaines matières affichent un taux de sélection sévère en raison notamment du nombre important de candidats, comme les Sciences économiques et sociales (11,60%), l’histoire (18,97%) et les Sciences de la Vie et de la Terre (20,22%), d’autres matières offrent de très bonnes chances aux candidats les mieux préparés. Pour l’espagnol, à la cession 2018 du CAPES un postulant sur quatre pouvait espérer être admis. Pour la langue anglaise, plus du tiers des 2 568 prétendants au titre de professeur à s’être présentés se sont vus admis aux 949 postes proposés (36,95%).
La langue allemande fait pour sa part partie des disciplines aux plus faibles taux de sélection. Seulement 322 candidats se sont présentés aux épreuves proposées pour les 275 postes disponibles. Au total seulement 151 postes ont été pourvus, ce qui représentait tout de même près d’une chance sur deux d’être admis (46,89%). Pour trouver des disciplines suscitant encore moins d’engouement que l’allemand, il fallait chercher du côté des lettres modernes (56,31% d’admis) et, encore pire, des lettre classiques. Le nombre de postes proposés (183) était supérieur au total des candidats présents aux examens (137), avec finalement 80 postes pourvus, et le plus faible taux de sélection du CAPES : 58,39%.
L’intérêt relatif pour les langues régionales
Les langues régionales n’ont suscité qu’un intérêt limité au CAPES 2018. Même avec très peu de postes disponibles pour le basque, le catalan et le créole (2), seuls 6 candidats s’étaient présentés pour les deux premières langues (un tiers d’admis) et 10 pour le catalan (20%). Le constat est identique pour l’occitan-langue d’oc, avec 4 postes pour 12 prétendants (33% d’admis). Le créole à suscité davantage de convoitises avec 33 postulants pour 5 postes (15,15%) de même que le Corse (11,11%), avec toutefois seulement 13 prétendants à l’unique poste proposé au CAPES.
D’autres langues étrangères ont en revanche connu un afflux massif de candidats, comme l’arabe : pas moins de 149 candidats à seulement 4 postes (2,68% d’admis). L’italien a de même enregistré un très fort taux de sélection (5,49%), avec 346 prétendants aux 19 postes disponibles. C’était encore plus difficile pour le portugais, avec 136 candidats se bousculant pour les seuls 4 postes proposés dans cette langue (4,35%). La langue des signes pour sa part ne proposait au concours qu’un seul poste, avec cependant seulement 5 candidats intéressés (20%).
“Une langue différente est une vision de la vie différente.” – Federico Fellini.