La langue basque menacée !
On entend très souvent parler des langues régionales, et de l’identité locale qu’elles entrainent. On ne compte plus les actions menées par les bretons ou les corses pour protéger leurs langues. Et les basques ne sont pas en reste quant à la sauvegarde de leur idiome. Mais une circulaire du préfet des Pyrénées-Atlantiques met à mal cette défense.
Le financement des écoles de basque mis à mal
Une circulaire de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques parue le 2 mai vient interdire le financement public des écoles immersives de langue basque. Le représentant de l’Etat a émis cette circulaire pour rappeler aux communes l’interdiction de financer publiquement les constructions et les extensions des écoles privées, et notamment celles de basque et d’occitan. Mais les Ikastolas (les écoles de basque en immersion) vivent quasiment uniquement grâce aux aides de l’état, et donc, si l’état coupait ces aides, la langue risquerait de disparaître, participant au déclin de l’identité basque. Car c’est également ce que recherchent les basques, garder leur identité régionale. Ainsi, ils souhaitent que leurs protestations actuelles amènent une loi pour protéger la diversité linguistique, non seulement de leur région, mais également à l’échelle de la France entière. Aussi, ils souhaiteraient que leur langue obtienne la même reconnaissance que la langue Corse ou le Breton.
Une contradiction avec le droit européen
Mais aussi, ce que déplorent les représentants de la langue, c’est que le gouvernement tient un double discours entre ses paroles et ses actes. En effet, tandis que dans un sens, les ministres disent vouloir aller dans le sens des langues régionales, en les protégeant et en aidant leur rayonnement ; dans l’autre, ils coupent les aides qui les faisaient vivre. De plus, les détracteurs de cette circulaire, José Bové (qui est actuellement en campagne pour les élections européennes) en tête, rappellent que la circulaire préfectorale vient en contradiction d’un texte européen, qui dit qu’il faut tout mettre en œuvre pour favoriser l’apprentissage des langues. Donc l’emblématique membre d’Europe Ecologie Les Verts appelle à suivre le droit européen, et à faire fi de cette circulaire, rappelant la hiérarchie des normes de droit, qui place le droit communautaire au dessus du droit français.
Ainsi, ce seront les quelques 3000 jeunes scolarisés dans ces établissements en France, de la maternelle au lycée, qui vont souffrir de cette circulaire qui empêche le développement de la plus ancienne langue attestée en Europe de l’ouest, avec des traces de sa présence dès l’antiquité. Peut être que la solution à la pérennisation de la langue serait, à l’instar de breton, d’organiser un MOOC en langue Basque !