[CAPES] Toujours pas assez d’enseignants
Les résultats du CAPES 2017 se signalent encore une fois par un grand nombre de postes non pourvus : 1 600 sur 8 500 proposés. Les langues subissent particulièrement une érosion dramatique de candidats, de même qu’à nouveau les mathématiques. Au total, 13% des postes proposés au CAPES demeurent non pourvus.
Les langues et les maths en déficit
Les lettres classiques paient un lourd tribut face au manque de vocations et aussi au niveau insuffisant des candidats. L’allemand souffre particulièrement pour cette édition 2017 du CAPES, avec plus de la moitié des candidats recalés : seulement 149 admis pour 345 postes disponibles. Selon le ministère de l’Éducation, il s’agit avant tout d’une question de compétences : « La chute en allemand est principalement liée au niveau des candidats ».
Pour sa part le recrutement en mathématiques est moins mauvais que l’année passée, mais reste encore largement insuffisant : 1 134 titulaires du CAPES pour 1 440 postes. Selon
Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES de Versailles, l’explication tient cette fois-ci à la motivation : « Lorsque vous avez Bac + 5 et que vous avez le choix entre devenir ingénieur ou enseignant, en prenant en compte les conditions de travail et le salaire qui vont avec, la décision est vite prise ».
L’histoire, l’espagnol et les SVT épargnés
La crise des vocations semble bien réelle, avec un nombre de candidats au CAPES régulièrement en chute libre. Avec 25 000 postulants, il étaient cette année 2 000 moins qu’en 2016, et en déficit de 12 000 par rapport à 2008. Outre les salaires peu attractifs en début de carrière (de justesse supérieurs au SMIC), les conditions de travail dégradées semblent participer de plein fouet à cette crise.
Ces mauvais résultats ne sont toutefois pas homogènes, certaines matières tirant toujours pour l’instant leur épingle du jeux. L’espagnol, la physique-chimie, l’histoire et les SVT affichent des postes de nouveaux professeurs totalement pourvus, et avec à l’université des amphithéâtres généreusement garnis en centaines d’étudiants, contrairement aux faibles dizaines enregistrées en lettres classiques.
Comme à chaque rentrée, la solution pour sauver la situation passera par le recrutement d’enseignants contractuels, souvent critiqués à tort ou à raison pour leur manque de formation.