[Université] 335 000 étudiants de plus en 2024
Selon une projection réalisée par le ministère de l’Enseignement supérieur, en 2024 ce sont pas moins de 2,81 millions d’étudiants qui seront inscrits dans le supérieur, soit 335 000 de plus qu’en 2014. Une augmentation vertigineuse principalement due à la hausse démographique, qui pose la question de la saturation des universités.
Des bacheliers toujours plus nombreux
La démographie française se porte bien, beaucoup mieux que la moyenne des pays européens, avec un nombre d’habitants en constant augmentation chaque année. Pour les universités, c’est loin d’être forcément une bonne nouvelle. La projection du ministère de l’Enseignement supérieur se fonde sur cette hausse démographique, et notamment les chocs démographiques opérés en 2000, 2001 et 2006, en n’admettant qu’aucune réforme législative ne vienne changer les conditions d’accès dans le supérieur, notamment à l’université.
Les années à venir verront arriver au BAC les générations nées lors de ces chocs démographiques au début des années 2000. Si les résultats au BAC continuent à battre des records – et donc à ne pas ou très peu sélectionner les candidats aux études longues, l’enseignement supérieur devrait connaître un véritable raz-de-marée à l’horizon 2024 : 335 000 d’étudiants de plus en dix ans, dont 206 000 en université (+ 14,2%), soit une hausse au moins difficilement gérable dans l’état actuel.
Un budget de l’enseignement supérieure en (tardive) hausse
Cette spectaculaire hausse des effectifs étudiants dans les dix ans à venir a de quoi inquiéter, si rien n’était fait pour y faire face. La rentrée 2015 avait déjà battu tous les records, avec 65 000 étudiants supplémentaires, soit l’équivalent de quatre universités. Et ce alors même que le budget des universités était quant à lui loin d’être revu à la hausse, subissant au contraire une énième ponction de 100 millions d’euros en 2014.
Récemment toutefois le parlement a voté un budget de l’enseignement supérieur pour 2017 en forte augmentation, inédite depuis 2000, avec une hausse spectaculaire de 850 millions d’euros. 100 millions d’euros sont spécifiquement destinés à faire face aux hausses d’effectifs. Par ailleurs, l’année 2017 devrait signer la réussite des 5 000 créations de postes dans l’enseignement supérieur, promise au début du quinquennat. Des mesures certes généralement saluées, mais aussi dénoncés comme tardive après l’interminable période de marasme, et surtout largement insuffisantes pour faire au flot ininterrompu de nouveaux étudiants.
Si les projections du ministère de l’Enseignement se réalisent, la situation de l’université devrait encore empirer – faute de mesures énergiques. Ce que souligne avec franchise Thierry Mandon, le secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur : « Le système peut et doit évoluer. Il ne pourra pas continuer comme ça pendant des années ».