Une rentrée (comme toujours) tendue
Cette rentrée 2019 ne devrait pas faire exception : elle sera tendue, avec en toile de fond la future réforme du BAC et des retraites. Dès cette semaine, le ton devrait être donné avec la réunion des syndats de l’Education par le ministre Jean-Michel Blanquer.
La réforme du BAC
Si la réforme du BAC n’est prévue qu’à l’horizon de la rentrée 2021, la suppression des filières générales est déjà effective, au profit des “enseignements de spécialité”. Une initiative déjà suffisante pour déclencher l’inquiétude des syndicats, dont plusieurs organisations ont déposé des préavis de grêve pour le mois de septembre. Les craintes oscillent principalement autour des manques de moyens pour faire face aux innovations, avec notamment un personnel pédagogique insuffisant.
La réunion entre Mr Blanquer et les syndicats devrait être au maximum cordiale. Les derniers mois de la précédente année scolaire ont laissé des traces, avec les affaires de fuites au BAC, et les menaces de grêves des correcteurs. La secrétaire générale du Sgen-CFDT, Mme Catherine Nave-Bekhti, n’a pas caché les tensions régnant au sein du corps enseignant : “Il y a eu une grande fatigue accumulée l’an dernier, avec des périodes de tension et la préparation de la réforme du lycée“.
Les retraites des enseignants
Le projet de réforme semble sérieusement menacer le pouvoir d’achat des fonctionnaires. Actuellement calculée sur les six derniers mois d’activité, la retraite pourrait à l’avenir englober l’ensemble de la carrière. Un projet qui n’a rien pour plaire aux enseignants, dont les salaires en début de carrière font partie des plus mauvais de l’Europe. Stéphane Crochet, le secrétaire général de l’UNSA, s’est fendu d’un pronostic peu optimiste : « Notre profession n’attend rien de bon de cette réforme ».
Pour faire face aux craintes légitimes des enseignants, Edouard Philippe a récemment tenté d’éviter les départs d’incendie, en évoquant enfin la possibilité de s’intéresser à eux : « Cela devra nous conduire à revaloriser les profils de carrière de certaines professions, je pense en particulier aux enseignants », a déclaré le Premier ministre. De manière générale, la réforme devrait être mise en place de manière “souple” et “très progressive“. Des annonces qui ne devraient guère suffir à rassurer, et laissent augurer des agitations sociales.
“L’éducation a des racines amères, mais ses fruits sont doux” – Aristote.