[MOOC] Des MOOCs gratuits pour les réfugiés

La célèbre plate-forme Coursera vient d’annoncer le lancement de Coursera for Refugees, destinée à financer la formation par MOOCs des réfugiés les plus nécessiteux. Ces derniers pourront avoir accès au prestigieux catalogue de cours en ligne de Coursera, alimenté par les plus grands établissements mondiaux du supérieur.

Une collaboration entre Coursera et le Département d’État

Coursera est l’une des plus célèbres plate-forme d’hébergement de MOOCs, avec 15 millions d’utilisateurs déclarés en septembre 2015. Fondée en 2012 en Californie, l’entreprise dispose de prestigieux partenariats avec les plus grandes universités américaines (Stanford, Princeton, Michigan, Pennsylvanie et bien d’autres) et aussi avec des établissements du supérieur du monde entier, dont pour la France l’École Polytechnique et notamment l’École Normale Supérieure. Au totale près de 1 000 cours sont proposés.

Offrir un accès à des MOOCs n’est pas une première, la plate-forme edX ayant lancé une initiative similaire en février dernier. L’originalité de Coursera et d’associer à son projet le Département d’État américain (équivalent du ministère des Affaires étrangères en France), qui devrait permettre de mobiliser ses ambassades et consulats à travers les pays concernés pour identifier les organisations susceptibles de supporter le projet.

Les MOOCs, pas forcément un remède miracle

Coursera for Refugees s’adresse à la fois aux réfugiés et aux donateurs, afin de financer le projet. L’obtention d’un programme d’aides n’est toutefois pas automatique. Il convient d’abord de préciser ses motivations, et, de façon plus dérangeante, d’expliquer l’impossibilité de financement personnel. Par ailleurs, il est nécessaire de terminer un cours et de le réussir en obtenant une certification, avant de pouvoir postuler à un autre programme d’aides pour suivre un nouveau cours.

L’œuvre humaniste de Coursera ne va pas sans se heurter à quelques sérieux obstacles. Outre la difficulté d’équiper les camps de réfugiés avec un matériel suffisant et connecté au haut-débit, la majorité des cours proposés est en anglais, ce qui implique pour les apprenants un certain niveau de connaissance initial. Et c’est bien là le souci, car comme déjà constaté par plusieurs enquêtes, les MOOCs sont surtout plébiscités par des apprenants déjà diplômés, qui souhaitent encore améliorer leurs connaissances et progresser professionnellement.

L’idéal de « massification » des MOOCs a ses limites. Il est impossible de contraindre quelqu’un à apprendre, s’il en a le choix, même gratuitement Les MOOCs attirent ainsi surtout des étudiants et des professionnels de secteurs souvent liés au digital, qui certes font aussi partie des réfugiés.